A Lyon, Nice ou Montpellier, on ne peut plus laisser un commentaire sur les réseaux sociaux de la ville. « En raison de la période préélectorale, les commentaires sont temporairement désactivés pour garantir neutralité et égalité entre candidats », indiquait par exemple, le 1er septembre, le compte X de la ville de Nice, dirigée par Christian Estrosi (Horizons). « Cette mesure vise à garantir une stricte neutralité et à éviter toute utilisation inappropriée de ses canaux de communication institutionnels dans le cadre du scrutin à venir », précisait-on, à Lyon, dans l’entourage du maire Grégory Doucet (Les Ecologistes). Les citoyens seraient-ils donc soumis aux mêmes règles que les candidats ? « Nous sommes responsables des commentaires postés sur nos comptes institutionnels, que nous modérons, explique l’entourage du maire de Montpellier, le socialiste Michaël Delafosse. Si nous enlevons les commentaires injurieux, on va nous accuser de ne laisser que les commentaires positifs. Il est plus simple de tout enlever. »
Le 1er septembre a débuté la « période préélectorale » des municipales, lesquelles se tiendront les 15 et 22 mars. Le financement de la campagne est ainsi strictement cadré. Les dons des personnes morales, partis exceptés, sont exclus depuis 1995, et ceux des personnes physiques sont limités à 7 500 euros. Un plafond de dépenses est institué selon le nombre d’habitants.
De même, la communication des mairies est encadrée pour limiter l’avantage que procure au maire d’être en fonctions, et parer à la tentation d’utiliser les moyens de la collectivité pour faire campagne. « Ça casse la prime aux sortants, dont on considère qu’elle rapporte 15 % à 25 % des voix », explique l’avocat Eric Landot. « Quand on a vu cela dans la loi de 1990, on s’est dit : “ce sera ingérable”, raconte ce spécialiste du droit public. Et, en fait, on y arrive. » Mais cela implique de « faire une séparation nette entre ce qui relève de la vie de la collectivité et ce qui relève de l’élection, complète Daniel Cornalba, maire sans étiquette de L’Etang-la-Ville (Yvelines), qui n’a pas encore annoncé ses intentions pour 2026. Mais cela ne correspond pas à une interdiction à s’exprimer. Sinon, il n’y a plus de démocratie ».
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