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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale face à la propagation de la mpox. Cette maladie infectieuse charrie quantité de mots spécifiques. Quelles nuances entre « mpox » et « variole du singe », « clade » et « variant », « létalité » et « mortalité » ? Voici un petit guide pour s’y retrouver.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Ce que l’on sait sur l’épidémie de mpox : transmission, dangerosité, population à risque

Mpox, monkeypox et variole du singe

Le terme « mpox » vient de « monkeypox », traduit en français par « variole du singe », car la maladie a été découverte dans une colonie de primates, au Danemark, en 1958 (même si des recherches ont par la suite montré qu’elle circulait davantage chez les rongeurs).

En 2022, l’OMS a recommandé de remplacer « monkeypox » par « mpox », en réaction aux « propos racistes et stigmatisants observés en ligne » visant les malades, essentiellement dans la population africaine et dans la communauté homosexuelle. L’organisation parle également de « variole simienne » ou d’« orthopoxvirose ‎simienne » (c’est-à-dire relative aux singes). Le virus a quant à lui gardé le nom de « monkeypox virus ».

Zoonose

Une maladie (nósos, en grec ancien) infectieuse transmise par des animaux (zôon) est appelée « zoonose ». C’est le cas de la mpox, où des infections ont été observées chez des humains après un contact prolongé avec un animal contaminé.

La propension du virus à se diffuser largement parmi les mammifères dans des zones géographiques étendues n’a pas permis de retrouver l’hôte naturel de la mpox, concluent des chercheurs de l’école de médecine de l’université Saint-Louis, aux Etats-Unis. Après avoir étudié les cas d’infection par la mpox recensés entre 1958 et 2012, Scott Parker et Mark Buller penchaient toutefois pour l’hypothèse d’une transmission originelle par les écureuils et les rongeurs.

Clade et variant

Les clades désignent les variations d’un même virus qui ont divergé au gré des mutations génétiques. Le monkeypox virus se divise ainsi entre le clade 1 et le clade 2, qui peuvent ensuite se subdiviser au gré de l’évolution en sous-clades (baptisés 1a, 1b, 2a, 2b…).

Au sein d’un même clade peuvent exister des variants – une notion popularisée auprès du grand public lors de la pandémie de Covid-19. Ceux-ci se différencient par des modifications sur leurs protéines de surface, ce qui peut avoir une influence importante sur la protection immunitaire. Actuellement, il n’y a pas de variant parmi les clades de la mpox.

Endémique

Un organisme est qualifié d’endémique lorsqu’il est présent durablement dans une zone géographique délimitée. On dit, par exemple, que les koalas sont une espèce endémique de l’Australie. Le sous-clade 1a de la mpox est dit endémique, car ce virus affecte de manière sporadique l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale depuis les années 1970.

Epidémie

Selon la définition de l’OMS, une épidémie survient lorsqu’une maladie infectieuse émerge dans une région et connaît une augmentation brusque du nombre de cas. Les épidémies peuvent être cycliques, comme la grippe saisonnière.

Le Monde

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En septembre 2023, le sous-clade 1b a ainsi émergé dans l’est de la République démocratique du Congo et s’est ensuite propagé dans des pays voisins.

Pandémie

Une pandémie est une épidémie qui se diffuse à l’échelle mondiale avec un grand nombre de victimes, comme le sida ou le Covid-19. A ce stade, l’OMS n’a pas classé le mpox comme une pandémie, mais comme une « urgence de santé publique de portée internationale ».

« La mpox n’est pas le nouveau Covid », a tenté de rassurer l’organisation internationale, qui avait déjà appliqué le même niveau d’alerte aux virus Ebola et Zika, ou au clade 2b du mpox lors de sa propagation en dehors du continent africain entre 2022 et 2023.

Cluster

Un cluster (« amas », « groupe » ou « agglomérat », en anglais) est un foyer de contagion dans une région donnée, soit un « regroupement dans le temps et l’espace de cas de maladies, de symptômes ou d’événements de santé au sein d’une population localisée », selon Santé publique France. L’Institut Pasteur qualifie les clusters de « foyers locaux de transmissions interhumaines ».

Ainsi, la mpox, qui se transmet essentiellement par des rapports sexuels, s’est diffusée dans le Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, où des travailleuses du sexe et leurs clients ont été infectés, constituant un cluster à partir de 2023.

Létalité et mortalité

Pour apprécier la dangerosité d’une maladie, on s’intéresse notamment à son taux de létalité, qui désigne le pourcentage de morts parmi les personnes infectées. Un chiffre qui diffère du taux de mortalité d’une maladie, qui renvoie au pourcentage de personnes mortes au sein de la population totale.

L’estimation de la létalité comporte des limites, car seules les personnes diagnostiquées sont comptabilisées (en laissant potentiellement de côté de nombreux patients asymptomatiques ou pas en mesure de se faire dépister). Le taux de létalité d’une même maladie peut aussi varier selon les territoires et les époques en fonction de la qualité de la prise en charge des malades et de l’accès à une vaccination et à des traitements.

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