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Chez les nouveau-nés, des événements indésirables graves associés aux soins, dont des erreurs de prise en charge, sont responsables de décès, mais seraient parfois évitables, observe mercredi 21 mai la Haute Autorité de santé, qui formule dix préconisations pour une meilleure sécurité.

Sur 328 déclarations de tels événements reçues entre début mars 2017 et fin mai 2024, plus de la moitié (54 %) a concerné un décès, près d’un tiers (31 %) une mise en jeu du pronostic vital, et 15 % un probable déficit fonctionnel permanent (exemples : nécroses cutanées et séquelles neurologiques), selon cette première analyse au niveau national.

Or 57 % des événements indésirables graves associés aux soins concernant ces nouveau-nés étaient majoritairement évitables ou probablement évitables, selon les professionnels de santé qui les ont déclarés, note la Haute Autorité de santé.

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Des mesures, principalement humaines ou organisationnelles, qui auraient pu empêcher leur survenue ou limiter leurs conséquences (demande d’un autre avis, communication entre soignants, formation) n’ont souvent pas été appliquées.

Les erreurs liées à la prise en charge obstétricale (défauts de surveillance ou d’interprétation du rythme cardiaque fœtal, notamment), aux soins ou à l’organisation des soins (dont les infections associées) ou aux médicaments, représentent les causes immédiates les plus déclarées de ces événements indésirables graves.

Pour les causes profondes, il s’agit principalement de facteurs liés aux patients (notamment l’état de santé du nouveau-né et de la mère), aux tâches à accomplir (protocole incomplet voire absent, ou méconnu des professionnels), à l’équipe (défaut de communication, etc.) ou aux soignants (stress généralement lié à la charge de travail, etc.), détaille l’autorité.

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Un appel à renforcer la sécurité des soins néonataux

Si ce n’est « qu’une des causes de la mortalité infantile » et si une partie n’est « pas évitable », la Haute Autorité de santé appelle à « faire tout ce qui peut être fait pour prévenir les événements indésirables graves associés aux soins évitables » et « en améliorer la gestion lorsqu’ils surviennent ».

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Pour des prises en charge périnatales plus sûres, elle formule dix préconisations, à commencer par « s’assurer systématiquement des compétences (techniques et non techniques) des professionnels exerçant en gynécologie obstétrique et en pédiatrie néonatale ».

Garantir l’accès de tous les soignants impliqués à l’ensemble des informations médicales nécessaires, lutter contre les erreurs diagnostiques (diagnostic retardé, erroné, manqué ou non communiqué au patient), mieux prendre en charge les grossesses et accouchements à risque, la réanimation néonatale ou les risques de chute et d’étouffement du nouveau-né à la maternité figurent aussi dans ses recommandations.

L’autorité sanitaire invite également à poursuivre la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse, ou encore à renforcer la sécurité des accouchements accompagnés à domicile et des accouchements en maison de naissance.

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Le Monde avec AFP

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