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L’Etat a été condamné, mardi 18 février, par la justice administrative à payer 75 000 euros aux héritiers d’Yvan Colonna pour des « manquements fautifs de l’administration pénitentiaire », après l’agression mortelle du militant corse par un codétenu à Arles en 2022.

« Après avoir relevé des dysfonctionnements majeurs dans l’organisation et le fonctionnement du service, le tribunal retient certains manquements fautifs de l’administration pénitentiaire comme le défaut de surveillance des détenus et le défaut d’inscription du codétenu, auteur de l’agression, en quartier d’évaluation de la radicalisation », écrit le tribunal administratif de Marseille dans un communiqué.

« C’est une vraie victoire de la reconnaissance des fautes de l’administration qui sont en lien direct avec l’agression et le décès d’Yvan Colonna », a réagi Patrice Spinosi, avocat de la famille, sollicité par l’Agence France-Presse (AFP). Il y avait déjà eu un accord transactionnel entre l’État et la famille avec le versement d’un peu plus de 200 000 euros, rappelle Patrice Spinosi. Cette fois, il s’agissait d’un autre volet, porté non pas au nom des héritiers mais au nom d’Yvan Colonna lui-même, pour établir son préjudice.

Violente agression

L’État proposait 40 000 euros mais la famille a refusé cette proposition et a donc saisi la justice administrative pour réclamer 200 000 euros. Finalement, le tribunal a suivi les conclusions du rapporteur public et a condamné l’État à verser 75 000 euros aux héritiers directs en réparation des préjudices propres subis par Yvan Colonna « liés à l’angoisse de sa mort imminente et un sentiment d’abandon de ne pouvoir ainsi échapper à son agresseur ».

Yvan Colonna, qui purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, a été violemment agressé le 2 mars 2022 dans la salle de sport de la prison d’Arles par Franck Elong Abé, un détenu radicalisé condamné notamment dans un dossier terroriste. Il est mort des suites de ses blessures deux semaines plus tard.

Au moment des faits, Franck Elong Abé était classé détenu particulièrement signalé (DPS) depuis novembre 2015 en raison de sa « grande dangerosité », de « son instabilité » et de « la persistance de son comportement violent », selon des documents d’enquête. Il purgeait alors plusieurs peines, dont une de neuf ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs terroriste, et était libérable en décembre 2023.

Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés Mort d’Yvan Colonna : ce que l’administration pénitentiaire n’a pas dit sur le passé violent du meurtrier présumé, Franck Elong Abé

Le Monde avec AFP

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