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La mort de Steve Maia Caniço trouve bien son origine dans l’opération de police orchestrée, le 22 juin 2019, peu après 4 heures du matin, pour faire cesser la musique des derniers sound systems installés sur le quai Wilson, à Nantes, à l’occasion de la Fête de la musique.

Dans son jugement rendu vendredi 20 septembre, le tribunal correctionnel de Rennes a conclu à l’existence d’« un lien entre l’utilisation par la police des gaz lacrymogènes et la chute de Steve Maia Caniço dans la Loire, et par là même avec son décès par noyade », ainsi que l’a rapporté Marianne Gil, présidente du tribunal.

L’utilisation des gaz lacrymogènes a « concouru à créer la situation qui a mené à la mort de Steve Maia Caniço », appuie Mme Gil. Mais cette action « ne constitue pas la cause directe et exclusive du décès ». Et le commissaire Grégoire Chassaing, qui a mené l’intervention controversée, n’a « pas commis de faute ». Fort de cette analyse, le tribunal correctionnel a relaxé l’intéressé du chef d’homicide involontaire.

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La nuit du drame, le climat s’était embrasé en un éclair lorsqu’un DJ avait relancé la musique à l’heure de l’extinction du son. Les policiers avaient essuyé rapidement une pluie de projectiles et ils avaient riposté avec un déluge de grenades lacrymogènes, semant la panique parmi les fêtards. Le quai Wilson, lieu de la fête techno, était à l’époque dépourvu de barrières de sécurité. A 4 h 33, Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans, avait basculé dans le fleuve.

« Peine de principe » requise par le parquet

Le 13 juin, le procureur de la République Philippe Astruc et son adjoint, Tanguy Courroye, avaient demandé au tribunal d’entrer en voie de condamnation et requis « une peine de principe » à l’encontre du commissaire Grégoire Chassaing. A l’heure de la chute fatidique, l’usage des armes par les effectifs placés sous les ordres du commissaire de police n’était « ni absolument nécessaire, ni strictement proportionné », avait énoncé le vice-procureur, estimant également qu’« un repli était possible ».

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La mission consistant à faire cesser la musique à 4 heures du matin était inscrite « sur la feuille de route du commissaire », signée par sa hiérarchie, fait valoir la présidente Marianne Gil. Pour mener à bien cet objectif, M. Chassaing est « passé en début de soirée voir les DJ des murs de son pour les prévenir ». Les échanges, à cet instant, étaient « cordiaux ».

Les heurts qui ont éclaté au retour des policiers n’ont aucune justification, développe en creux le tribunal. Les policiers, non casqués, ont expliqué « avoir eu recours à l’usage de grenades lacrymogènes non pas pour assurer une mission de maintien de l’ordre, mais en état de légitime défense ».

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