Le 10 septembre 2023, Marseille est bouleversée par la mort de Socayna, une jeune étudiante d’à peine 24 ans, tuée d’une balle de kalachnikov en pleine tête alors qu’elle est dans sa chambre à réviser ses cours de droit. La presse parle alors d’une victime collatérale des guerres du narcobanditisme. Avec la mort de la jeune femme, une marche supplémentaire dans la violence a été gravie.
Ce soir-là, à la résidence Saint-Thys (10e arrondissement), une première salve de tirs a attiré des habitants à leur fenêtre lorsqu’une seconde arrose les façades des immeubles des deux côtés de la rue. Le tireur, casqué, habillé tout en noir, passager d’un puisant scooter, a, en une minute, vidé un chargeur entier de son fusil-mitrailleur, une trentaine de balles. L’une d’elles a transpercé le soubassement en contreplaqué de la fenêtre de la chambre de Socayna.
Le 26 décembre 2024, le parquet de Marseille a requis le renvoi devant le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle de J., un adolescent aujourd’hui âgé de 17 ans mais qui, le 10 septembre 2023, n’en avait pas encore 16. Il avait été interpellé en février 2024, cinq mois après la mort de Socayna, cinq mois durant lesquels les enquêteurs, faisant usage de techniques spéciales, ont découvert que, à 15 ans, J. était un véritable caïd, « un individu dans la totale puissance qui, malgré son très jeune âge, fait peur à tout le quartier ».
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