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« Nous devons d’abord prendre le temps de qualifier les événements avant d’en tirer les conclusions. » Le 2 juillet 2023, une semaine après la mort du jeune Nahel, tué par un tir policier à Nanterre, Emmanuel Macron disait à ses ministres sa volonté de comprendre ces nuits d’émeutes, et de leur apporter une solution. Plus d’un an plus tard, aucune réponse d’ampleur n’a été formulée, et la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, a suspendu les quelques efforts entrepris. « On a une impression d’inachevé, on est resté sur le quai de la gare sur plusieurs sujets », déplore Alexandre Touzet (Les Républicains), vice-président du département de l’Essonne, qui dirige le groupe de travail Prévention de la délinquance de l’Assemblée des départements de France.

Des mesures réchauffées

Après les émeutes urbaines, le gouvernement a brillé par sa discrétion pendant le comité interministériel de la ville, le 1er juillet 2023, et le Conseil national de la refondation (CNR), le 5 octobre 2023. Elus locaux et associatifs sont ressortis déçus de ces raouts, qui n’ont donné lieu à aucune grande annonce. « Le CNR a tout de même eu un mérite, estime Fabien Jobard, sociologue spécialiste de la police et invité au conseil, c’est d’avoir mis le gouvernement face à des élus qui n’étaient pas dans une logique du “tout-répressif”. » Deux mois plus tôt, le président de la République expliquait avoir tiré une première leçon des émeutes : « l’ordre, l’ordre, l’ordre ».

C’est quatre mois après les événements, le 26 octobre 2023, que la première ministre, Elisabeth Borne, a dévoilé son plan de bataille. Derrière la fermeté affichée, quelques « axes de réflexion », et peu d’annonces parfaitement inédites. Parmi les principales idées, sanctionner les parents qui « se soustraient à leurs devoirs éducatifs », en leur faisant suivre des stages de responsabilité parentale ou réaliser des travaux d’intérêt général. Renforcer l’encadrement des jeunes délinquants, par exemple par des militaires. Attribuer des compétences judiciaires aux policiers municipaux, comme la possibilité d’accéder à certains fichiers de police. Et permettre une suspension de six mois d’un compte sur les réseaux sociaux en cas de relais de contenus violents ou encourageant à la violence.

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Après le départ d’Elisabeth Borne de Matignon, le 9 janvier, certains ministres ont repris le flambeau. Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice, annonçait en avril sa volonté de présenter, d’ici à l’été, un projet de loi relatif « à la responsabilité parentale et à la réponse pénale en matière de délinquance des mineurs ». Trois mois et une dissolution plus tard, plus aucune nouvelle de ce projet de loi.

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