Le parquet de Nanterre a requis mardi 4 mars un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir ayant causé la mort de Nahel, le 27 juin 2023 à Nanterre, une mort devenue symbole des violences policières et à l’origine de plusieurs nuits d’émeutes d’une ampleur exceptionnelle à travers la France. Le parquet « a requis le 3 mars 2025 le renvoi du policier mis en examen (…) du chef de meurtre, et le non-lieu du chef de complicité de meurtre pour le second policier présent lors des faits », détaille la même source.
Nahel, 17 ans, a été tué le 27 juin 2023 d’une balle tirée, à bout portant, par un policier qui contrôlait la voiture qu’il conduisait lorsque celle-ci avait redémarré. La Mercedes jaune s’est ensuite encastrée dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin.
Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard, a été infirmée par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, une enquête pour meurtre avait été ouverte. Celle-ci s’est achevée le 2 août.
L’auteur du coup de feu mortel, Florian M., a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Une cagnotte de soutien à la famille du policier avait recueilli plus de 1,6 million d’euros.
« Intention de tuer évidente »
La mère de Nahel s’est dite « soulagée » par l’annonce des réquisitions pour meurtre, selon son avocat, Frank Berton. « Il n’y avait pas d’autre qualification envisageable dans cette affaire, le geste est volontaire et l’intention de tuer évidente », a-t-il souligné.
Une reconstitution des faits avait eu lieu le 5 mai 2024. En présence de leurs avocats, Florian M., son collègue présent ce jour-là et plusieurs témoins ont été confrontés à leurs déclarations, notamment pour établir si le policier auteur du tir était en danger de mort. Après cette reconstitution, « deux confrontations » ont été « organisées les 15 et 16 juillet 2024 », précise le parquet.
Etaient présents les policiers, la mère de Nahel et les deux passagers du véhicule conduit par l’adolescent au moment des faits, selon une source proche du dossier. Contacté, Laurent-Franck Liénard, l’avocat du policier auteur du tir, n’était pas joignable dans l’immédiat.