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C’est en scandant « Femme, vie, liberté » que des centaines de personnes ont marché, dimanche 15 septembre à Paris, pour apporter leur soutien à la société civile iranienne, deux ans presque jour pour jour après la mort de Mahsa Amini, Kurde iranienne tuée pour un voile mal porté en Iran, a constaté l’Agence France-Presse (AFP). Au total, 700 personnes, selon la préfecture de police, ont participé à cette marche, partie de la place de la Bastille et qui s’est terminée non loin de l’Hôtel de ville.

Alors que 34 détenues iraniennes ont commencé une grève de la faim pour célébrer le deuxième anniversaire du mouvement Femme, vie, liberté, Chirinne Ardakani, avocate franco-iranienne, membre du collectif Iran Justice, a estimé que les « sacrifices » des Iraniens opposés au régime n’étaient « pas vains ». « Tout a changé en Iran, dans les mentalités, dans la société », a-t-elle déclaré à l’AFP. « On est passé d’une culture absolument patriarcale, où il n’était même pas question qu’elles puissent se dévoiler dans la rue, à un soutien massif à ces femmes. »

« Distiller la peur »

La marche, organisée par une vingtaine d’associations de défense des droits humains, a reçu le soutien de Benjamin Brière et de Louis Arnaud, deux Français qui avaient été arrêtés et détenus arbitrairement en Iran avant d’être libérés respectivement en mai 2023 et en juin dernier. L’Iran est accusé d’arrêter sans motif des Occidentaux et de s’en servir comme monnaie d’échange lors de négociations d’Etat à Etat.

« Quelle ironie de me tenir ici, aujourd’hui, moi qui ai passé près de deux ans à la prison d’Evin pour ma supposée participation aux manifestations de septembre 2022 », a souligné Louis Arnaud, qui s’exprimait pour la première fois publiquement depuis sa libération. « Oui, j’étais en prison, mais c’est un honneur immense que d’avoir pu vivre parmi vous, combattants de la liberté, qui avez partagé mes peines », a-t-il poursuivi.

Lire notre récit de septembre 2023 | Article réservé à nos abonnés En Iran, un an après la mort de Mahsa Amini, une résistance populaire à bas bruit pour tenter de mener une « vie sans compromis »

Trois autres Français sont toujours détenus en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 et accusés d’être des espions, ainsi qu’un prénommé Olivier, dont le nom de famille n’a pas été rendu public.

Sylvie Brigot, directrice générale d’Amnesty International, a dénoncé la répression qui perdure. « On utilise toujours la peine de mort de manière massive comme instrument pour distiller la peur, a-t-elle déploré. Et il y en a encore des milliers et des milliers de personnes détenues injustement sans procès. » Au Trocadéro, une autre manifestation réunissant 750 personnes, selon la préfecture de police, a eu lieu, également en soutien aux Iraniens opposés au régime.

Le Monde avec AFP

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