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Histoires Web dimanche, février 23
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Comédies, drames, théâtre et cinéma, François Cluzet est, à 69 ans, l’un des acteurs français les plus appréciés du public. Ne le dis à personne (2006), de Guillaume Canet, lui avait valu le César du meilleur acteur, en 2007, mais c’est l’immense succès d’Intouchables (2011), d’Olivier Nakache et Eric Toledano, qui lui a offert une notoriété mondiale. Il est actuellement sur scène aux Bouffes parisiens, où il joue le rôle d’un psychanalyste interné dans un établissement psychiatrique, dans Encore une journée divine, une pièce adaptée du roman (Noir sur blanc, 2021) de Denis Michelis. Comme un rappel de son passé tourmenté.

Je ne serais pas arrivé là si…

… Si je n’avais pas vu Jacques Brel [1929-1978] sur scène, aux Champs-Elysées. Je devais avoir 12 ans. Chaque année, ma tante se rendait à la boutique de mon père, qui était marchand de journaux, prenait L’Officiel des spectacles et, six mois avant, réservait un spectacle pour le 31 décembre. C’était son cadeau. Cette année-là, elle avait dit « On va aller voir Brel ! » Ma grand-mère avait demandé « Et les enfants ? » – « Les enfants aussi ! » Et on s’est retrouvés devant Jacques Brel.

Là, je vois un type avec les oripeaux de Don Quichotte qui chante à en crever, en larmes et en sueur. Et ma première réaction a été de me dire « Il va se faire engueuler par ses parents », parce qu’on ne se met pas dans cet état-là, chez nous. Mais, en fait, c’est une standing ovation de vingt minutes. Et là, soudain, j’ai compris que l’on pouvait pleurer comme ça et se faire applaudir, je me suis dit : « C’est ce que je veux faire ! » Jusque-là, à la maison, je voyais surtout mon père dépressif, et, quand on pleurait, personne n’applaudissait. Ma mère était partie, et il le vivait très mal.

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