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Avec 1 300 candidatures reçues sur la plateforme Mon master pour 60 places disponibles, Pauline Léger, responsable du master 1 droit de la propriété intellectuelle, du numérique et de l’espace de l’université Paris-Saclay, se dit « submergée ». « Aucune aide technique n’est fournie, ni par le ministère ni par l’université, déplore la maîtresse de conférences, qui a répondu à un appel à témoignages lancé fin avril par Le Monde. Si nous voulons mener la sélection à bien, nous [les enseignants-chercheurs] devons étudier chacune de ces 1 300 candidatures en quelques semaines – ce que nous faisons –, puis classer ces candidatures de 1 à 1 300…, tâche immense qui ne repose que sur quelques bonnes volontés. »

Lire aussi l’enquête | Article réservé à nos abonnés Mon master : « J’ai fini lessivée, avec une estime de moi en chute libre », les étudiants plongés dans le stress de la sélection

Les établissements se sont attelés à l’examen des candidatures quelques jours après la fin des dépôts sur l’interface nationale, pensée pour faciliter les inscriptions des titulaires d’une licence qui souhaitent poursuivre (ou reprendre) leurs études durant deux années supplémentaires. Deux mois environ pour éplucher, trier et hiérarchiser les dossiers, avant la divulgation des premières propositions d’admission, le 2 juin. Et, chez de nombreux enseignants-chercheurs, le sentiment de s’attaquer à une montagne, plus ou moins vertigineuse selon le nombre de dossiers reçus. Le chiffre dépasse fréquemment le millier pour les formations les plus prisées : science politique, droit social, informatique, psychologie…

Emmanuel Fleury, coresponsable d’un master d’informatique et de mathématiques à l’université de Bordeaux, a reçu en 2025 879 candidatures (pour 30 places disponibles). Il constate « un gonflement des candidatures, qui ont à peu près doublé » depuis la mise en place de la plateforme. Beaucoup d’entre elles sont invalides. « Le fait que les données ne soient pas fiables, car entrées par les étudiants eux-mêmes, nous force à l’analyse manuelle de tous les dossiers pour traquer les bons candidats parmi les dossiers incomplets, poursuit le maître de conférences, plongé dans ce tri au moment de l’échange téléphonique. Pour l’équité, l’outil est un grand pas en avant, mais la réalisation pèche : ce devrait être aux universités [et non aux étudiants eux-mêmes] de remplir une bonne partie des dossiers. »

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