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MON INSÉPARABLE – POURQUOI PAS

La visibilité des minorités au cinéma devait logiquement finir par inclure la question des personnes en situation de handicap. Le sujet n’y fut jamais tabou – il suffit de remonter à Freaks, le chef-d’œuvre de 1932 de Tod Browning, pour le démontrer. Le colossal succès rencontré depuis mai par Un p’tit truc en plus d’Artus a le mérite d’avoir mis, avec ses dix millions de spectateurs en France, la question sur la table d’une manière à la fois centrale, décomplexée et plaisante. Plusieurs autres comédies, depuis, se sont succédé sur le sujet – depuis Golo et Ritchie d’Ahmed Hamidi et Martin Fougerol jusqu’à En tong au pied de l’Himalaya de John Wax, en passant par Fêlés de Christophe Duthuron –, donnant l’impression d’une soudaine prise de conscience.

L’arrivée sur ce terrain de Mon inséparable, premier long-métrage d’Anne-Laure Bailly, présente a priori une double originalité eu égard aux films évoqués. La première est son sujet, qui se cristallise autour de la volonté d’un personnage handicapé de quitter le foyer familial pour fonder sa propre famille. La seconde est son genre, plutôt un drame qu’une comédie, autrement dit l’acceptation d’une frontalité que les ressorts comiques permettent ordinairement sinon de contourner, du moins d’édulcorer.

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