Du gaz européen gratuit, oui ; des concessions politiques, non. Tel est le message envoyé le 10 février par le régime séparatiste transnistrien à la Moldavie et à l’Europe, lorsque Tiraspol a annoncé la reprise des livraisons de gaz offert par la Russie. Ces livraisons, qui duraient depuis trente ans et traversaient le territoire ukrainien, avaient cessé le 1er janvier. Une décision du groupe d’Etat russe Gazprom sur fond guerre en Ukraine et de non-renouvellement des accords de transit gazier avec Kiev.
Frappée depuis par une grave crise énergétique qui paralyse son économie et plonge la population dans le froid, la région séparatiste prorusse de Moldavie a choisi de signer un accord avec un négociant de gaz suisso-hongrois promettant de rétablir des livraisons de gaz entièrement financées par la Russie. L’intermédiaire, MET Gas and Energy Marketing AG, est dirigé par le Hongrois Benjamin Lakatos, réputé proche du Premier ministre hongrois Viktor Orban, lequel joue le rôle d’avocat du Kremlin au sein de l’UE. Au lieu de traverser l’Ukraine, le gaz russe fera dorénavant un énorme détour par le lit de la mer Noire pour gagner la Turquie, puis remonter à travers le système de gazoducs des Balkans.
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