Deux jours après son défilé du 27 mai en forme de bouquet final, dans sa ville natale de Rome, Maria Grazia Chiuri quitte Dior, dont elle a été directrice artistique des collections femme pendant neuf ans. Une longévité peu commune dans le monde actuel de la mode, où la plupart n’occupent ce poste prestigieux qu’entre trois et cinq ans.
Née en 1964, Maria Grazia Chiuri a étudié la mode et commencé sa carrière dans sa ville natale, Rome. Elle s’occupe de la ligne de maroquinerie chez Fendi, puis intègre en 1999 Valentino, où elle gère d’abord le département des accessoires avant d’être promue codirectrice artistique avec Pierpaolo Piccioli en 2008. Elle est approchée par Dior, qui cherche un successeur à Raf Simons pour diriger les collections féminines (qui englobent le prêt-à-porter, la haute couture et les accessoires). Elle quitte Valentino après dix-sept ans au sein de la maison romaine, en 2016.
Chez Dior, elle devient la première femme à occuper le poste de directrice artistique. La dimension féministe occupe immédiatement une place centrale dans son travail : dès son premier défilé de septembre 2016, elle envoie sur le podium des tee-shirts portant le message « We should all be feminists » (« nous devrions tous être féministes »), en référence à l’essai du même nom de l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, qui prône la déconstruction des stéréotypes de genre. En interview, la créatrice romaine explique que l’égalité entre les sexes est loin d’être acquise, et qu’il faut aborder le sujet.
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