Le mouvement social contre l’austérité budgétaire à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires avait un impact limité, mardi 2 décembre, avec un trafic ferroviaire quasi-normal et peu d’enseignants grévistes. Et les manifestations n’ont pas fait le plein.
A Paris, un cortège clairsemé s’est élancé vers 14 heures de la place de la Bourse, a constaté l’Agence France-Presse (AFP). « On dégraisse, ils engraissent, changeons de régime » et « pour un budget de progrès social », pouvait-on lire sur des pancartes. Lors des dernières journées de manifestation sur le même thème, à l’appel d’une intersyndicale plus large incluant notamment la CFDT et FO, le ministère de l’intérieur avait décompté à Paris 55 000 personnes (le 18 septembre) puis 24 000 personnes (le 2 octobre).
Mardi, les syndicats annonçaient quelque 150 rassemblements et cortèges à travers la France. A Nantes, au moins 1 500 personnes selon les syndicats, 750 selon la préfecture, ont défilé derrière une banderole marquée « On prend la rue pour sortir de l’impasse ». A Rennes, l’Agence France-Presse (AFP) a dénombré quelques centaines de manifestants.
Alors que le budget de la Sécurité sociale revient à l’Assemblée nationale mardi, les syndicats CGT, FSU et Solidaires ont appelé à cette journée de mobilisation nationale pour tenter de faire pression sur le gouvernement, « contre l’austérité et pour nos salaires ». Pour la CGT, l’une des demandes principales porte sur des augmentations de salaires avec le slogan « De l’argent, il y en a ». Ni la CFDT ni FO n’ont appelé à cette journée de mobilisation.
« Un budget, mais pas à n’importe quel prix »
« A partir d’aujourd’hui, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est dans sa dernière lecture à l’Assemblée nationale, ce qui signifie que tous les votes vont être décisifs pendant les 15 prochains jours », a souligné la cheffe de file de la CGT Sophie Binet avant le départ du cortège parisien, exhortant salariés, retraités et jeunes à « interpeller les parlementaires pour les appeler à retirer toutes les horreurs qui polluent ce projet de budget ».
« Il faut un budget, mais pas à n’importe quel prix », avait-elle déclaré plus tôt sur France Inter. « Un budget qui impose une violente cure d’austérité aux travailleurs et aux travailleuses et qui nous impose une année noire en 2026, ça serait non seulement un budget injuste et violent (…), mais un budget mauvais pour l’économie, avec un effet récessif très important parce que des travailleurs et des travailleuses dont le pouvoir d’achat baisse, ça veut dire moins de consommation », a développé la dirigeante syndicale.
Pour la secrétaire générale de la FSU, Caroline Chevé, « la question qui se pose aujourd’hui, c’est celle de la pérennité de nos services publics », confrontés à une crise d’attractivité à cause de la faiblesse des salaires, selon elle. La cheffe de file de ce syndicat d’agents publics s’est cependant dit consciente « de la difficulté à mobiliser ».
Les chiffres publiées dans la journée tendent à le démontrer. Le ministère de l’éducation nationale a annoncé un taux de grévistes de 5,27 % chez les enseignants : 6,31 % dans les écoles primaires, 4,57 % dans les collèges et lycées, selon un communiqué publié à la mi-journée. Pour les personnels de vie scolaire, le taux de grévistes s’établit à 13,14 %, toujours d’après les chiffres du ministère.
Dans les transports, le trafic ferroviaire était quasi normal dans la matinée, conformément aux prévisions de la veille. Sur les lignes régionales, le trafic était toutefois perturbé dans les régions Centre-Val de Loire et Occitanie. En Ile-de-France, seul le RER C était légèrement perturbé, avec neuf trains sur dix en circulation. Le transport aérien, les routes départementales d’Ile-de-France et le trafic des réseaux de métro, de bus, de tramway et de RER gérés par la RATP ne devaient pas être affectés.













