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OCS – MARDI 31 DÉCEMBRE À 20 H 50 – FILM

C’est reparti pour un tour, avec Christopher McQuarrie aux manettes pour la troisième fois de suite, et, de l’autre côté de la caméra, Tom Cruise, alias l’agent Ethan Hunt, alors 61 ans, belle forme, charme efficient. A peine sorti du retour en fanfare de Top Gun.

La septième mouture de Mission : Impossible fait de nouveau triompher un cinéma d’action hyperincarné, hyperspectaculaire, hyperphysique, sans oublier d’être séduisant. Il est probable, à cet égard, que cet indice de réalité, devenu rare à Hollywood, fait aujourd’hui grimper la cote de films qu’on aurait traités avec plus de circonspection par le passé. Rien que de très humain.

Le poulet se désosse à l’identique, depuis le film inaugural de 1996, adapté de la série homonyme par Brian De Palma. Moins qu’un défaut, c’est une condition de son appréciation. Message autodétruit. Ambivalence cauteleuse de la hiérarchie. Solitude opiniâtre de Hunt nonobstant le tandem sympathique qui l’assiste à la technique. Mort qui frappe, inexorable, les êtres aimés. Antagoniste sadique et vermineux. Courses-poursuites phénoménales. Infiltration de soirée mondaine façon billard à quinze bandes. Jeux de masques et retournements en série. Tour des capitales. Finale défiant toutes les lois de la physique.

Virtuosité du récit

Et, bien sûr, MacGuffin de service : après une disquette, une liste, un virus, une patte de lapin, un fichier, et trois charges de plutonium, ce sont aujourd’hui, vertu de la simplicité, les deux moitiés d’une clé qu’il faut rassembler.

L’action se déroule entre un sous-marin, Abou Dhabi, Rome, Venise et un train de luxe piégé lancé à grande vitesse. Il s’y croise, entre figures connues et inconnues, une pickpocket plus que charmante (la bien nommée Grace, incarnée par Hayley Atwell), une alliée éperdue formée par le MI6, une veuve toujours aussi cynique qui se donne aux plus offrants, deux agents de la CIA sévèrement butés collant aux basques, une paire de vilains dans l’esprit bergmanien (un messager de la mort et une clown blanche), d’autant plus effrayants qu’ils sont à la solde d’une intelligence artificielle qui s’est autonomisée et entreprend de supplanter le genre humain en le poussant à s’autodétruire.

Il resterait à dire pourquoi ce Dead Reckoning se voit avec si grand plaisir. Avançons le mariage bricolé des 39 Marches, d’Alfred Hitchcock, et de 2001 : l’Odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick, soit la magie du couple empêché, incarné par Tom Cruise et Hayley Atwell, plus la mise en abyme de la dématérialisation du cinéma.

Reconnaissons aussi une certaine virtuosité du récit, qui culmine dans les séquences d’ouverture (identification du porteur d’une moitié de clé dans un aéroport saturé d’antagonistes) et de clôture (sauver sa peau dans un train chutant lentement, rame après rame, dans un ravin).

Lire le portrait (en 2023) : Article réservé à nos abonnés Tom Cruise, acteur en apesanteur

Autant de choses qui se rejoignent : aller à contre-courant, remonter la pente, résister à la dilution fatidique des êtres et des choses. Mission : vivre encore un peu. Forcément, quand bien même le message s’efface, le programme séduit.

Mission : Impossible. Dead Reckoning, partie 1, film de Christopher McQuarrie (EU, 2023, 166 min). Avec Tom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg, Rebecca Ferguson, Esai Morales, Pom Klementieff.

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