Quelques semaines après la publication d’enquêtes menées par la presse sur un vaste programme de surveillance israélien, le géant Microsoft a annoncé couper l’accès à certains de ses services à une unité militaire israélienne, l’unité 8200, a révélé le quotidien britannique The Guardian jeudi 25 septembre.
Cette décision intervient au terme d’une enquête interne, déclenchée au début du mois d’août à la suite de la publication d’articles par le quotidien britannique, le site israélo-palestinien +972 Magazine et le site d’investigation Local Call. On y apprenait comment l’unité 8200 a utilisé des outils de Microsoft « pour stocker des données téléphoniques interceptées à travers une surveillance large ou massive de civils à Gaza et en Cisjordanie ».
Surveillance de civils
Pour emmagasiner ces appels récoltés chaque jour sur le réseau de télécommunications palestinien, les renseignements militaires israéliens s’appuyaient sur Azure, le système de stockage en ligne de Microsoft. Selon l’enquête du Guardian et de ses partenaires, un contrat a été passé entre le l’entreprise américaine et l’armée israélienne pour obtenir un espace de stockage sécurisé au sein de l’infrastructure Cloud de Microsoft, dans certains des centres de données de l’entreprise.
Ce dispositif de surveillance pouvait notamment être utilisé pour préparer des frappes aériennes, d’après le Guardian, +972 Magazine et Local Call. Leurs révélations avaient suscité des mouvements de protestation contre Microsoft.
« Nous avons trouvé des preuves qui corroborent certaines parties du reportage du Guardian », a déclaré Brad Smith, président de Microsoft, dans un message aux employés publié en ligne. « Nous ne fournissons pas de technologies destinées à faciliter la surveillance de masse de civils », a-t-il assuré. Brad Smith ajoute que Microsoft a passé en revue cette décision avec le ministère de la défense israélien, ainsi que les mesures prises par le géant technologique américain pour garantir sa mise en conformité. « Cela n’a pas d’impact sur le travail important que Microsoft continue de faire pour protéger la cybersécurité d’Israël et d’autres pays du Moyen-Orient », a assuré M. Smith.