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« No metals, no transition. » Les industriels du secteur minier aiment à répéter ce slogan (« pas de métaux, pas de transition », en français) pour souligner combien les métaux et les minéraux dits « critiques » sont le moteur de la transition énergétique. Cuivre, cobalt, lithium, graphite, nickel, manganèse, terres rares… Ces matières premières sont, en effet, indispensables à la fabrication des batteries électriques, des panneaux solaires, des éoliennes ou des électrolyseurs.

Mais la disponibilité de ces ressources inquiète les compagnies minières. Dans une étude rendue publique le 22 octobre, le cabinet de conseil EY explique que la crainte de pénuries, faute de nouveaux gisements, est classée quatrième sujet de préoccupation majeur, derrière les conditions de financement, la gestion de l’environnement et la géopolitique. Ce critère intègre pour la première fois la liste des « dix principaux risques et opportunités pour le secteur minier » établie chaque année par EY auprès des acteurs mondiaux de la mine. « C’est une nouveauté forte et un risque élevé partagé également par des institutions internationales et des chercheurs », explique au Monde Moez Ajmi, responsable des activités extractives pour la France, le Maghreb et l’Afrique francophone chez EY.

L’ensemble des métaux sont concernés, mais la situation est particulièrement inquiétante, selon EY, pour le cuivre, essentiel à l’électrification des usages et à toutes les technologies de la transition. Pour atteindre la neutralité carbone, le cabinet de conseil a calculé qu’il faudrait produire plus de 40 millions de tonnes de cuivre par an en 2050, contre 25 millions actuellement. Une telle augmentation nécessiterait de mettre en service près de 40 mines de cuivre d’ici dix ans. Or, « seuls 14 nouveaux gisements ont été recensés ces dix dernières années, contre 75 entre 2003 et 2014 », souligne M. Ajmi.

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Malgré les risques de pénurie, les groupes miniers peinent à lancer de nouveaux projets et les cours bas de ces matières premières ont tendance à refroidir les investissements. « L’exploration minière devient de plus en plus chère, car les gisements les moins coûteux et les plus productifs ont déjà été découverts et sont déjà exploités », explique M. Ajmi. La baisse de la concentration moyenne oblige les compagnies à collecter davantage de minerais pour obtenir la même quantité de métal et à gérer des quantités plus importantes de déchets. Autant de complications qui se répercutent sur les coûts de production – selon EY, les coûts de recherche sont passés par exemple de 91 dollars (85 euros) la tonne de cuivre, en 2011, à plus de 800 dollars, en 2020.

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