« Mémoires interrompus », de Bertrand Tavernier, préface de Thierry Frémaux, postface de Sarah Tavernier, Institut Lumière/Actes Sud, 534 p., 26 €, numérique 20 €.
« Mémoires » (Sette sottane. Il letto è une rosa), de Monica Vitti, traduit de l’italien par Florence Rigollet, Séguier, 278 p., 22 €, numérique 14 €.
Bertrand Tavernier (1941-2021) avait commencé à écrire ses Mémoires au début de la pandémie, en 2020, entreprise arrêtée par la mort du réalisateur de Que la fête commence (1975). Ces Mémoires interrompus racontent sa vie et sa carrière jusqu’en 1984 (Un dimanche à la campagne). Plusieurs films et documentaires majeurs manqueront pour toujours à l’appel, mais l’évidence est là : Tavernier, qui a mené de front carrière artistique et activité critique, marque d’un réalisateur à l’insatiable curiosité, s’avère un écrivain hors du commun.
Mémoires interrompus prend place aux côtés des grands livres de souvenirs signés par d’autres cinéastes : Laterna Magica, d’Ingmar Bergman (Gallimard, 1987), Une vie, d’Elia Kazan (Grasset, 1989), Une vie dans le cinéma, de Michael Powell (Institut Lumière/Actes Sud, 1997). Il sait, comme eux, raconter avec lucidité ce qui conduit un individu à devenir réalisateur, ce processus très concret et si mystérieux, et rendre inconnue une existence pourtant vécue en pleine lumière.
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