Mélissa Levaillant est docteure en science politique et relations internationales, directrice générale de Seldon Conseil, spécialiste de l’Asie du Sud et des questions de sécurité en Indo-Pacifique. Elle enseigne la prospective à Sciences Po Paris et est chercheuse associée à l’ECFR et à la FMES.
Dans ce monde en pleine transformation, quelle est la marge des puissances du Sud global ?
Les acteurs du Sud global ont bien perçu qu’ils pourraient exploiter les paradoxes, les contraintes ou les rivalités de ce monde pour en dégager des marges de manœuvre. Le ministre des affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar, l’a d’ailleurs théorisé en expliquant que face à la bipolarité entre la Chine et les Etats-Unis, l’Inde va exploiter les contradictions du système international pour ses propres intérêts.
Les Etats qui conduisent des stratégies de multi-alignement comme la Turquie et l’Arabie saoudite en sont aussi conscients. Sans oublier un impact de l’arrivée de Donald Trump qui détricote l’ordre international tel qu’il existe et qui acte une approche transactionnelle des relations que ces Etats-là ont déjà mise en place. Pour ces diplomaties de multi-alignement, il n’est pas paradoxal de travailler à la fois avec la Chine et l’Iran, l’Arabie saoudite et la Russie.
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