Allure martiale
« Vous arrivez dans notre pays, vous respectez notre souveraineté » : c’est une mise en garde d’une inhabituelle fermeté que Mélanie Joly, la ministre des affaires étrangères canadienne, a adressée, le 12 mars, à son homologue américain, Marco Rubio, avant même qu’il ne pose un pied au Canada pour une réunion préparatoire du sommet du G7, prévu mi-juin dans le pays. Un avertissement tout juste courtois, pour rappeler au chef de la diplomatie américaine que le Canada ne compte pas se laisser intimider par les menaces répétées de Donald Trump de faire de son voisin le 51e Etat des Etats-Unis. Tenue kaki, allure martiale : Mélanie Joly, 46 ans, affichait déjà son rang de cheffe de guerre au côté de l’ex-premier ministre Justin Trudeau le 4 mars, quand il annonçait la riposte canadienne aux droits de douane américains, une guerre commerciale qu’elle qualifie de « menace existentielle ».
Loyauté envers Justin Trudeau
Passée par plusieurs ministères avant d’occuper celui des affaires étrangères, Mélanie Joly a survécu à tous les remaniements de l’ère Trudeau depuis une décennie. Appartenant à la garde rapprochée de l’ex-premier ministre, elle a soutenu son chef avec loyauté lorsque le leadership de ce dernier était contesté au sein de son propre parti, le Parti libéral du Canada (PLC). En décembre 2024, le New York Times lui consacrait un portrait élogieux, la présentant comme sa « probable successeure ». Mais elle a finalement renoncé à se lancer dans la course, pour soutenir Mark Carney, ex-gouverneur de la Banque du Canada puis de la Banque d’Angleterre, vainqueur de la joute au sein du PLC. Qui, le 14 mars, confortait l’insubmersible ministre à son poste.
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