Entre la Russie et l’Europe, il veut construire des ponts. Mais, dans ses peintures régulièrement exposées et ses livres, Maxim Kantor explose bien des repères. « Artiste russe en Europe, artiste européen en Russie », ce non-conformiste en exil depuis plus de trente ans, anarcho-communiste et catholique, peint et écrit avec outrance. Il a caricaturé Vladimir Poutine et, dans ses écrits – essais et commentaires sur les réseaux sociaux –, a condamné l’invasion en Ukraine du chef du Kremlin en février 2022, comme en 2014 il avait déjà critiqué l’annexion de la Crimée.
Maxim Kantor dénonce certes l’autoritarisme et les velléités expansionnistes du régime russe mais il s’en prend avec autant d’acharnement au déclin européen et à l’hypocrisie mondiale. « Bien sûr, Poutine est le coupable. Mais l’explication est un peu trop simple. Si on le condamne, il faut aussi blâmer les Européens, dont le modèle de démocratie libérale s’effondre. Ils se sont réjouis et ont profité de la chute de l’URSS. Ils ont abusé de la Russie de la même façon qu’ils avaient colonisé l’Afrique. Avec leur complicité, les oligarques russes se sont enrichis. Tout cela a formé le terreau idéal pour accélérer le déclin de l’Europe, favoriser l’émergence du régime poutinien et provoquer une guerre inévitable », tranche Maxim Kantor. Il renvoie dos à dos « ces deux camps se nourrissant l’un l’autre dans des luttes artificielles ».
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