Matières premières : « L’or profite du désordre »

Le métal jaune n’a pas attendu le retour du soleil pour flamber en Bourse. Emporté par un élan hors norme, l’or a atteint une nouvelle orbite, passant la barre des 3 000 dollars (2 770 euros) l’once, avant même que le printemps ne s’annonce. Ce seuil historique a d’abord été franchi, en séance, vendredi 14 mars, puis dépassé et conforté à partir du lundi 17 mars.

L’or sort du lot. Depuis le début de l’année, il affiche une progression de près de 15 % sur les marchés. Après un bond spectaculaire de 23 % enregistré en 2024. Déjà, fin janvier, il avait pulvérisé son plus haut niveau historique. L’once de 31 grammes se négociait, alors, à plus de 2 800 dollars.

En remontant le fil d’or de cette épopée, on peut estimer que cette irrésistible ascension a véritablement débuté il y a cinq ans. Début août 2020, en pleine torpeur estivale, le métal jaune franchissait pour la première fois la barre des 2 000 dollars l’once. Depuis, propulsé par l’appétit inassouvi des investisseurs, l’or vole de record en record.

Valeur refuge

Crise du Covid, attaque de l’Ukraine par la Russie, conflit au Proche-Orient, guerre commerciale tous azimuts menée par Donald Trump, ralentissement du moteur chinois… il est vrai que les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques sont allées crescendo. Or, l’or profite du désordre. Du petit épargnant à la grande banque centrale, chacun joue la carte de la valeur refuge. C’est la ruée vers l’eldorado. Pour garnir les bas de laine de napoléons et lingotins comme pour amasser dans les coffres-forts une tripotée de lingots dorés. Un même mouvement moutonnier pour décrocher la Toison d’or et s’en protéger.

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