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La tension ne retombe toujours pas en Martinique, deux mois après le début d’un mouvement de protestation contre la vie chère. Pourtant, au terme de sept laborieuses tables rondes réunissant l’Etat, les élus locaux et de nombreux représentants du secteur privé, un protocole a été signé, mercredi 16 octobre, afin d’aboutir progressivement à une diminution de 20 % des prix de plusieurs milliers de produits alimentaires dans les hypermarchés. Mais dix jours après la signature de cet accord, et deux semaines après l’entrée en vigueur d’un couvre-feu nocturne, l’île continue de vivre au rythme des manifestations contre la cherté de la vie et des violences urbaines qui se sont déclenchées en marge de cette mobilisation populaire.

Vendredi 25 octobre, à l’appel de plusieurs organisations syndicales et du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens – le collectif à l’initiative du mouvement contre la vie chère –, quelques centaines de personnes ont arpenté le pavé aux abords des zones commerciales du Lamentin, en périphérie de Fort-de-France. « Alimentation : trop chère ! », ont scandé les manifestants, vêtus de rouge en signe de ralliement. La veille, une opération escargot entravait la circulation entre le chef-lieu et l’aéroport, en pleine heure de pointe. Les syndicats ont appelé à la poursuite de ces actions dans les prochains jours dans ce territoire où les produits alimentaires sont 40 % plus chers que dans l’Hexagone, selon l’Insee.

Des manifestants n’ont pas hésité, vendredi, à exiger la fermeture des commerces, sur leur passage, afin de faire respecter l’appel à la grève. « Plusieurs personnes se sont présentées dans les magasins et ont mis en demeure les commerçants de baisser le rideau », déplore Catherine Rodap, la présidente du Medef de Martinique, qui fait état de « plus d’une vingtaine » d’établissements ainsi contraints de cesser leur activité durant la journée. « Malgré la signature de ce protocole d’accord, malgré la poursuite du travail pour le mettre en œuvre, il y a encore des exactions, se désole Mme Rodap. La peur est au rendez-vous. »

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En effet, presque chaque soir, des violences éclatent en plusieurs points de l’île, suivant un mode opératoire devenu récurrent : des émeutiers érigent des barrages routiers et opposent une farouche résistance aux forces de l’ordre lorsqu’elles tentent de débloquer les accès. Dans la nuit de jeudi à vendredi, « des délinquants ont continué à vouloir bloquer toute possibilité de circuler dans le Nord-Caraïbe en remontant plusieurs barricades à Saint-Joseph, Case-Pilote et au Carbet, se confrontant violemment à la gendarmerie », a rapporté la préfecture dans un communiqué.

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