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Histoires Web lundi, juillet 28
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Il a hébergé Nick Cave, organisé le seul concert de Joy Division à Berlin-Ouest et d’autres clandestins dans des églises de Berlin-Est. Cet Anglais se distingue par une classe toute britannique et s’exprime dans un allemand parfait. Il s’appelle Mark Reeder et il vous regarde avec ses grands yeux bleus qui en ont vu beaucoup. Il a écumé les nuits berlinoises des années 1980, leur soufre et leurs sons.

Il le raconte un après-midi au café Zazza, dans le quartier de Kreuzberg, à Berlin, où il arrive avec un manteau de cuir, comme on en voyait beaucoup du temps du Mur, et des bottes qu’il a achetées en 1987 en Allemagne de l’Est. La musique est sa passion. A l’âge où les enfants chantent des comptines, lui, il écoutait Telstar, des Tornados. Son premier 45-tours. « C’est le premier disque de techno », dit-il. Il l’a gardé.

Mark Reeder a 2 ans à la sortie de Telstar, en 1960, et il vit à Manchester, en Grande-Bretagne. Son père travaille dans le port, sa mère dans l’assurance automobile. « Dans les années 1970, la ville s’est enfoncée dans la crise. Elle était grise, sale, sinistre. Seule la musique nous sauvait. » Mark court les magasins de disques et se lie d’amitié avec un vendeur, adolescent comme lui : Ian Curtis, future icône de Joy Division. Après un passage dans la publicité, il devient disquaire dans le premier magasin Virgin de Manchester et se passionne pour les pionniers de l’électro allemande, Klaus Schulze, Kraftwerk, Tangerine Dream… « Les gens n’en voulaient pas. Pour eux, seule comptait la musique anglaise. »

A la recherche des punks

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