Il n’est pas inhabituel que Marine Le Pen se rengorge des sondages du Rassemblement national (RN) devant ses ouailles. Il est plus rare qu’elle s’en agace, au point de le mettre à l’ordre du jour de sa réunion de groupe, comme ce fut le cas mardi 6 mai. Objet de son courroux : une enquête d’intentions de vote pour l’élection présidentielle de 2027, commandée par un think tank affilié à l’entrepreneur libéral-conservateur Pierre-Edouard Stérin, et imaginant le président du RN, Jordan Bardella, en candidat du parti d’extrême droite.
Comme l’évoquait Le Monde après la publication de cette enquête réalisée par l’IFOP pour l’institut Hexagone, lundi 5 mai, ce sondage a semé un vent de panique au RN. En amont de sa publication, l’entourage de Marine Le Pen a découvert que le commanditaire du sondage n’avait retenu qu’un seul nom pour incarner le RN, auprès des quelque 10 000 sondés : Jordan Bardella. Le cabinet de la triple candidate à l’élection présidentielle s’est activé pour réclamer à Hexagone une enquête complémentaire testant Marine Le Pen. Le think tank en a passé commande à l’IFOP, d’autant plus facilement que des ponts existent entre Hexagone et l’entourage de Marine Le Pen : ses salariés opèrent depuis les bureaux du fonds d’investissement de Pierre-Edouard Stérin, dirigé par François Durvye, conseiller économique de la dirigeante d’extrême droite.
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