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Marine Le Pen a appelé samedi 14 septembre, devant les parlementaires du Rassemblement national (RN) à une dissolution en 2025, estimant que la situation politique ne pourra « pas durer ». Devant un parterre de députés européens et français réunis dans une petite salle du Palais Bourbon, la présidente des 126 députés RN n’a pas boudé son plaisir de voir son camp au cœur du jeu politique, assurant que « le Rassemblement national a un positionnement plus central et plus important que jamais. »

Le RN s’est certes engagé à ne pas censurer « a priori » Michel Barnier, permettant son entrée à Matignon. Mais pour Marine Le Pen, cette situation n’a pas vocation à durer, alors que le chef du gouvernement est issu du parti Les Républicains, arrivé en cinquième position aux législatives. « C’est celui qui a fait le moins de voix qui est chargé de constituer un gouvernement (…). Ça ne peut pas tenir », a tancé la responsable d’extrême droite.

« Il reste dix mois et moi je suis convaincue qu’il y aura à l’issue de ces dix mois, ou au printemps ou à l’automne, des nouvelles élections législatives », a-t-elle développé. « Espérons que cette mandature soit la plus courte possible », a insisté la cheffe de file du RN.

Si Emmanuel Macron a fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de dissoudre à nouveau d’ici à la fin de son mandat, Marine Le Pen a affirmé que son camp était « en campagne ». Le parti entend organiser des meetings mensuels à partir d’octobre – le premier est prévu à Nice, le 6– tenus par son président Jordan Bardella.

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Deux directeurs de campagne

Pour peaufiner sa stratégie électorale, et surtout éviter de recruter des candidats susceptibles de tenir les propos, dont certains à caractère raciste, qui ont « coûté très cher » aux dernières législatives selon M. Bardella, le RN a commencé à refondre son organisation.

Deux directeurs de campagne vont être nommés, un pour les municipales et un pour les législatives, ce dernier devant lancer dans les prochains jours un processus d’investiture pour sélectionner 577 candidats d’ici au mois de mars en vue de nouvelles élections.

Alors que plusieurs délégués départementaux sont considérés en interne comme en partie responsables de la sélection de candidats inopportuns, certains vont être remplacés. Des coordinateurs régionaux, parfois issus des rangs des députés, devraient aussi faire le lien entre les échelons national et départemental. Un équilibre délicat à trouver pour le RN qui ne souhaite pas non plus voir de nouvelles baronnies émerger.

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Dernièrement, le parti d’extrême droite a eu la mauvaise surprise de voir sa députée Christine Engrand mise en cause par deux articles coup sur coup. Le premier, du site Mediapart, révèle qu’elle a utilisé des frais de mandat à des fins personnelles, des « maladresses » depuis remboursées, a-t-elle fait savoir. Le second du Parisien explique qu’elle s’est vu confisquer un véhicule en raison d’un permis de conduire invalide, une « erreur administrative » selon la députée. Elle est convoquée devant les instances du parti et du groupe à l’Assemblée pour expliquer sa situation, selon plusieurs sources au RN.

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Jordan Bardella est lui-même mis en cause dans le livre-enquête d’un journaliste de Libération, selon lequel le président du RN aurait contribué à la rédaction de faux documents censés aider à échapper à des poursuites dans le cadre du procès des eurodéputés Front national, qui s’ouvrira le 30 septembre et vise plusieurs cadres du parti dont Marine Le Pen. Affirmations que nie Jordan Bardella, qui a fait savoir qu’il entendait porter plainte pour diffamation.

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Le Monde avec AFP

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