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Histoires Web vendredi, octobre 18
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A force d’entendre son nom revenir comme une évidence pour le rôle, elle avait fini par mener une petite campagne médiatique. A 56 ans, Marie-José Pérec a embrasé la vasque olympique, vendredi 26 juillet, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris. La triple médaillée d’or en athlétisme (Barcelone 1992 et par deux fois à Atlanta en 1996) n’était pas seule pour voir cette flamme, posée dans un ballon dirigeable, s’envoler dans le ciel pluvieux de la capitale. A ses côtés, Teddy Riner se faisait presque petit, malgré son double mètre et ses trois titres (Londre 2012, Rio 2016 et par équipes à Tokyo en 2021) chez les poids lourds. Le judoka plaidait, deux jours plus tôt, pour que cet honneur revienne à un sportif olympique plutôt qu’à un footballeur comme Zinédine Zidane, par exemple, seul « adversaire » possible de Pérec.

Mais « Zizou » n’a pas imité un autre ancien numéro 10 des Bleus, Michel Platini, dernier relayeur lors des Jeux d’hiver d’Albertville, en 1992. Jusqu’à vendredi matin, Tony Estanguet – président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) – assurait sur France Inter ne pas avoir « prévenu le dernier relayeur ». De quoi replonger Marie-José Pérec dans l’angoisse des grands soirs. Quand le stress la pétrifiait, puis disparaissait par magie au moment de s’élancer pour un tour de piste.

Le secret ? La Guadeloupéenne revoyait la rivière de son enfance près de Basse-Terre, là où, enfant, elle pêchait les écrevisses et sautait d’un rocher à l’autre. Alors, la peur s’en allait pour la laisser déployer sa foulée, longue et irrésistible, comme à Barcelone en 1992 et à Atlanta, quatre ans plus tard, pour un inoubliable doublé 200 m-400 m.

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Greta Garbo de l’athlétisme

En 2000, la peur prend sa revanche. Par forfait. Avant même son duel contre la locale Cathy Freeman, Pérec fuit l’Australie, les caméras, l’agitation de tout un pays qui a érigé son adversaire d’origine aborigène en symbole de réconciliation. A l’époque, la Française achève de passer pour la Greta Garbo de l’athlétisme.

Pérec assume d’avoir été une « emmerdeuse » avec ses différents entraîneurs, mais cache surtout une timidité presque aussi grande que son ambition. Et le temps a fini par dévoiler une personnalité attachante, désireuse de transmettre son expérience. « Si c’est moi, qu’ils choisissent pour la flamme, ils vont m’offrir la quatrième médaille d’or que je n’ai pas eue à Sydney », confiait la Française, dans un entretien à Eurosport.

Marie-José Pérec rêvait d’imiter Mohamed Ali. En 1996, la légende de la boxe allumait la vasque olympique à Atlanta, le bras secoué par la maladie de Parkinson. Porte-drapeau de la délégation française, « Marie-Jo » assistait à la scène et repensait aux propos de sa grand-mère sur le boxeur mais surtout combattant des droits civiques.

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