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Histoires Web samedi, décembre 6
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J’aimerais aborder (…) l’aspect multifactoriel de la détresse psychique. Que ce soit pour un individu donné ou à l’échelle de populations, les facteurs associés à la santé mentale sont multiples et recouvrent à la fois des facteurs biologiques – dont la génétique –, démographiques, psychologiques et sociaux.

Les premiers travaux épidémiologiques sur la santé mentale ont été menés dans les années 1950, une fois les classifications telles que le Diagnostic and Statistical Manual (DSM) rendues opérationnelles (…) Ces études ont abordé différents aspects de la santé mentale, identifiant entre autres d’emblée l’importance de déterminants sociaux, dont le genre, la classe sociale, le lieu de résidence (rural ou urbain).

Ces études menées par les pionniers de l’épidémiologie psychiatrique, qui étaient à l’interface entre les sciences sociales et la santé, sont dans la lignée des travaux d’Emile Durkheim. Dans Le Suicide, paru en 1897, Durkheim a posé les bases d’un questionnement simple et en même temps révolutionnaire et qui s’applique toujours : le suicide est un acte individuel qui répond à des motivations intimes, et reflète l’état d’esprit d’une personne à un moment donné. Mais si l’on prend de la distance, pour se situer au niveau de la collectivité, chaque année le taux de suicide dans une population donnée est le même. D’après Durkheim, ce résultat signifiait que les comportements individuels sont influencés par des caractéristiques de notre contexte de vie qui, d’une certaine façon, s’impose à nous. Dans son analyse, il a particulièrement éclairé l’importance des liens relationnels : plus les liens entre personnes appartenant au même groupe sont distendus, plus les individus sont isolés, et plus le risque de suicide à échelle individuelle et collective est important.

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