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Histoires Web samedi, mai 17
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Près de trente-huit ans après sa mort, et quarante-cinq ans après le jour où elle fut la première femme à entrer dans ce club masculin qu’était l’Académie française, a-t-on cessé de voir en Marguerite Yourcenar la réincarnation d’un empereur romain, de prétendre qu’elle « écrit comme un homme », ou « comme on traduit une version latine » ? Ces attaques n’ont pas disparu, pas plus que celles sur sa « misogynie » – sans s’interroger sur son emploi du mot –, ou son refus « d’avouer » son homosexualité, comme si la liberté de dire n’allait pas avec celle de se taire. Mais, de plus en plus, elles font place à une sorte d’embaumement – insistance sur une modernité dont elle ne se souciait guère, exaltation de sa supposée bisexualité. Heureusement, il suffit de la lire, ainsi qu’elle écrivait, « un pied dans l’érudition, l’autre dans la magie », pour comprendre que cette œuvre et ce destin si singuliers, ce parcours dans le XXe siècle commencé un matin de 1903 à Bruxelles, échapperont, toujours, à tous les clichés.

Cet article est tiré du « Hors-Série Le Monde – Une Vie, une œuvre : Marguerite Youcenar », mai-juin 2025, en vente dans les kiosques ou par Internet en se rendant sur le site de notre boutique.

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