Comment faire mieux avec moins ? Le grand chantier de la rénovation énergétique des logements devra pourtant se débrouiller avec cette injonction paradoxale. Parce que le secteur du bâtiment représente, à lui seul, près de 45 % de la consommation finale d’énergie et 25 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau national, la France s’est fixé d’atteindre, en 2030, le seuil des 900 000 rénovations globales de logements par an, selon le secrétariat général à la planification écologique. Nous aurions déjà dû franchir, en 2024, la barre des 200 000 rénovations d’ampleur, aidées par MaPrimeRénov’, la principale aide publique à la rénovation énergétique des logements. Nous sommes loin du compte : seuls 91 000 logements ont bénéficié d’une rénovation d’ampleur en 2024.
En dépit de ce retard, il n’a pas été décidé de mettre les bouchées doubles, mais de faire subir aux aides à la rénovation énergétique deux sévères coups de rabot. En février 2024, l’ancien ministre des finances Bruno Le Maire a ponctionné 1 milliard d’euros dans les crédits de MaPrimeRénov’. Un an plus tard, à l’issue de la difficile adoption du budget pour 2025, la ministre du logement, Valérie Létard, a consenti un effort de 460 millions d’euros « pour accompagner la maîtrise de la dette publique ». Chaque coupe étant justifiée par le constat que tous les crédits alloués n’avaient pas été consommés. Résultat : après les 3,1 milliards d’euros initialement consacrés à MaPrimeRénov’ en 2024, la subvention versée par l’Etat ne s’élèvera plus qu’à 2,1 milliards d’euros en 2025.
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