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Une manifestante crie des slogans lors d’un rassemblement marquant la Journée internationale des droits des femmes à Bichkek, au Kirghizstan,
le 8 mars 2025.

Des dizaines de milliers de personnes se préparent à manifester samedi 8 mars, partout en France, pour réclamer des mesures en faveur de l’égalité femmes-hommes, notamment au travail, à l’heure où les associations féministes s’inquiètent d’une « montée » des « discours masculinistes ».

Sur la scène politique comme sur les réseaux sociaux, « on assiste à une propagation des discours masculinistes », qui infériorisent les femmes et les cantonnent aux rôles d’épouse et de mère, a commenté lors d’une conférence de presse Anne Leclerc, membre du Collectif national pour les droits des femmes. Cette tendance, plus visible encore depuis l’élection de Donald Trump selon les associations, fait craindre aux associations féministes discriminations au travail et restrictions en matière d’IVG.

Une cinquantaine d’organisations, dont des associations et des syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, FSU, Solidaires, UNSA), appellent à manifester dans plus d’une centaine de villes, en ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes. A Paris, le cortège partira à 14 heures de la place de la République pour rejoindre la place de la Nation.

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Les manifestantes protesteront notamment contre les écarts de revenus vis-à-vis des hommes. Le salaire moyen des femmes dans le secteur privé était encore de 22,2 % inférieur à celui des hommes en 2023, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Cette différence, qui s’est réduite d’un tiers depuis 1995, s’explique en partie par un volume de travail moindre.

Temps partiel imposé, carrière à trous, difficulté pour accéder aux postes à responsabilité… « Les carrières des femmes sont semées d’embûches », dénonce Myriam Lebkiri, secrétaire confédérale activité femme-mixité à la CGT. A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur à celui des hommes de 14,2 %, selon l’Insee.

La politique du gouvernement étrillée

Face à ces inégalités salariales persistantes, la Cour des comptes estimait dans un rapport publié en janvier que le ministère du travail devait « s’impliquer davantage » pour revaloriser les métiers majoritairement féminins, comme le réclament les associations. Plus globalement, l’institution étrillait la politique en faveur de l’égalité menée par le gouvernement, qui peine à produire des « effets probants ». Conséquence des inégalités professionnelles : les femmes ont généralement des pensions inférieures à celles des hommes.

Le 8-Mars doit aussi être l’occasion d’une mobilisation pour l’abrogation de la réforme des retraites, qui pénalise plus particulièrement les femmes, a récemment estimé Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

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Pour renforcer l’égalité entre les sexes, le gouvernement a lancé en 2023 un plan quinquennal qui met l’accent sur plusieurs thématiques, dont la lutte contre les violences. Dans ce cadre, il a notamment renforcé le soutien financier à la ligne d’écoute associative 3919, qui a connu en 2024 une « année record », avec plus de 100 000 appels pris en charge.

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Le gouvernement a également développé le nombre de maisons des femmes, qui accompagnent les victimes. Il poursuit le déploiement des téléphones « grave danger » et des bracelets antirapprochement. Des mesures loin d’être suffisantes aux yeux des associations.

Affaires Pelicot, Le Scouarnec, de Bétharram : autant d’exemples dans l’actualité qui montrent que les violences sexistes et sexuelles sont encore « présentes partout », a souligné Salomé Hocquard, vice-présidente de l’UNEF. « Elles ne relèvent pas uniquement de faits isolés, mais traduisent un système patriarcal oppressif. »

Pour les éradiquer, les associations réclament un investissement de 3 milliards d’euros ainsi qu’une « loi-cadre intégrale » allant de l’éducation à la justice ou la santé. Des demandes, à ce stade, restées lettre morte.

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Le Monde avec AFP

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