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A leurs bras, une même inscription « pro patria vigilant » [« pour la patrie ils veillent »]. Le slogan de la police nationale n’est pas la seule chose qui relie Manel, 29 ans, et Chloé, 23 ans (du fait de leur fonction, elles n’ont pas souhaité donner leurs noms de famille). Elèves gardiennes de la paix, elles font partie des 45 000 policiers déployés pour sécuriser les Jeux olympiques (JO). Dans un Paris devenu un lieu de convergence des forces de l’ordre de toute la France, les deux amies représentent la région Grand-Est.

Dès le début de leur scolarité à l’école nationale de police de Montbéliard (Doubs), en décembre 2023, elles ont su qu’un de leurs stages se ferait à Paris pour les JO. Elles ont commencé sur le périphérique, pour des patrouilles de police secours, intervenant sur les lieux d’accidents ou de tentatives de suicide, puis en surveillance de la voie olympique réservée, afin de s’assurer qu’elle reste libre pour les véhicules prioritaires.

Elles ont ensuite participé à la sécurisation du site olympique du Trocadéro : contrôle des véhicules – seuls quelques-uns sont autorisés à entrer dans la zone – et surveillance des alentours. Une attention de tous les instants qui « joue sur la fatigue », décrit Manel. Le réveil sonne à 3 heures du matin pour douze heures de service sous la pluie ou la canicule. Dès qu’elles rentrent à la résidence Crous du 18e arrondissement où elles sont hébergées, « [elles] enlève[nt] [leur] gilet pare-balles et [elles] se couche[nt] ».

Bienveillance inattendue

Comme la plupart des policiers présents à Paris pour les JO, elles sont aussi devenues guides pour touristes désorientés et reçoivent en échange une reconnaissance et une bienveillance inattendues, comme ces restaurateurs qui leur offrent un café ou cette touriste américaine : « On ne lui avait pas adressé la parole et elle a dit, en nous tenant le bras, “thank you for your help” [merci pour votre aide] », relate Chloé. Manel en a eu les larmes aux yeux.

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Les jeunes femmes ne rentreront pas chez elles avant la fin de leur mission. « C’est trop de transports, trop de frais », décrit l’Alsacienne Manel, mère d’un enfant de 8 ans qu’elle ne verra pas le temps des Jeux. Chloé se languit de retrouver ses parents et ses sœurs en Meurthe-et-Moselle. La menace terroriste a fait peser sur la séparation avec leurs familles un petit paquet d’angoisses.

Les deux complices n’avaient jusque-là mis les pieds à Paris qu’une journée. La ville manque de vert à leur goût. « Je me disais, j’y vais pour les JO et j’y retourne plus de ma vie », raconte Manel. L’expérience parisienne olympique transforme leur vision de la capitale.

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