Une dizaine de camions calcinés et des locaux réduits en cendres. C’est tout ce qui reste de l’usine de production sucrière de Bewani, située dans la région de Ségou au centre du Mali, depuis le passage des combattants du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), dans la nuit du 6 au 7 août.
Quelques jours plus tôt, le 1er août, les assaillants s’en étaient pris à un autre site, à une cinquantaine de kilomètres au sud, dans la localité de Dougabougou. Cette usine de la société Sukala, détenue à 40 % par l’Etat malien et à 60 % par des investisseurs chinois, était la plus importante du pays avec une capacité de production de 104 000 tonnes de sucre et de 9,6 millions de litres d’alcool par an. Elle a été incendiée et six employés chinois ont été enlevés.
Depuis juin, le GSIM multiplie les attaques contre les infrastructures industrielles du centre et de l’ouest du pays. Couplées aux assauts menés contre des positions de l’armée malienne, elles participent de l’offensive lancée au printemps par les combattants djihadistes. « Le GSIM a toujours visé les structures économiques locales, notamment par le vol de bétail et la destruction de champs ou de récoltes, rappelle Baba Dakono, chercheur à l’Observatoire citoyen pour la gouvernance et la sécurité – un centre de recherche malien. Mais à présent, il cherche à asphyxier l’économie du pays, en ciblant des sites industriels et des axes comme les corridors Bamako-Dakar et Abidjan-Bamako, essentiels pour l’approvisionnement d’un pays enclavé comme le Mali. »
Il vous reste 67.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.