Avant la libération des trois otages israéliens, samedi 8 février en fin de matinée, tout le monde semblait retenir son souffle, sur la « place des otages » de Tel-Aviv. Les déclarations du président américain, Donald Trump, sur le déplacement forcé des Gazaouis laissaient craindre l’enrayement de cette première phase du cessez-le-feu, qui doit encore se poursuivre jusqu’à la fin du mois de février. A Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, sur la scène installée par les combattants du Hamas, une banderole énonçait, près d’un poing levé, « nous sommes le déluge, nous sommes le jour après la guerre » et « victoire totale », en référence aux propos du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, sur les objectifs du conflit, seize mois plus tôt.
Malgré la provocation, Ohad Ben Ami, Eli Sharabi et Or Levy ont été remis dans le calme au personnel de la Croix-Rouge, après un échange de signatures exigé par le Hamas, qui a contraint les trois hommes à s’adresser aux quelques dizaines de personnes présentes derrière un cordon d’hommes armés et cagoulés. Dans le centre-ville de Tel-Aviv, où leur libération était retransmise en direct sur un écran géant, quand un membre du groupe armé a pris la parole en hébreu, micro en main, de la musique a été lancée pour couvrir ses propos et une jeune femme a fait un doigt d’honneur.
Sur les images, les trois hommes, pâles et émaciés, se déplacent avec difficulté. Dans un communiqué, le groupe des familles d’otages a comparé leur apparence à celle des survivants à l’ouverture des camps de concentration, en 1945, le « chapitre le plus sombre de notre histoire ». A l’hôpital Ichilov, où Ohad Ben Ami a été pris en charge, une représentante du ministère de la santé israélien a déclaré qu’il présentait des signes de « sévère malnutrition ». L’hôpital Sheba de Tel-Aviv, où sont traités Eli Sharabi et Or Levy, a, lui, décrit leur état de santé comme « mauvais » à cause d’une « détresse nutritionnelle » causée par les 491 jours de captivité.
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