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L’Union européenne (UE) doit-elle poursuivre son soutien financier au Rwanda pour l’aider à lutter contre les djihadistes au Mozambique ou sanctionner Kigali pour son soutien actif aux rebelles du M23 à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), au mépris des condamnations internationales ?

Alors que la RDC a multiplié les pressions sur l’UE pour qu’elle cesse de soutenir Kigali, Bruxelles n’entend pas choisir. « La lutte contre l’insurrection islamiste au Mozambique, menée par le Rwanda, et les combats dans l’est de la RDC, où le Rwanda joue également un rôle, sont deux sujets distincts, complexes et également importants aux yeux des Européens », glisse un diplomate européen alors que les ministres des affaires étrangères de l’UE se réunissaient, lundi 24 juin, à Luxembourg pour évoquer notamment ces dossiers.

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D’un côté, l’instabilité dans la région de Cabo Delgado au nord du Mozambique inquiète toujours les Européens, où plusieurs de leurs compagnies, TotalEnergies et Eni notamment, prévoient d’exploiter d’importants gisements de gaz – un investissement de 20 milliards d’euros pour le seul champ gazier du groupe français. Depuis 2021, les travaux y sont à l’arrêt suite à l’attaque des islamistes d’Ansar al-Sunna, la branche mozambicaine du groupe Etat islamique, sur Palma.

Depuis le début du conflit en 2017, l’insurrection a causé la mort de plus de 5 000 personnes, selon le décompte du site Cabo Ligado, et a forcé le déplacement de près d’un million de Mozambicains, selon l’Office des réfugiés de l’ONU (UNHCR).

Une « nouvelle vision » européenne ?

Pour sécuriser la zone, où l’armée mozambicaine s’est rapidement retrouvée totalement débordée, après l’échec des mercenaires russes de Wagner, une première force d’interposition avait été déployée par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), en 2021, avant que le Rwanda propose, sur suggestion française, d’intervenir, avec un soutien financier de l’UE.

Le Portugal, l’Italie et la France, soucieuse de se réconcilier avec Kigali, avaient en effet convaincu leurs partenaires européens de débloquer 20 millions d’euros, issus de la Facilité européenne de paix (FEP, un fonds qui permet de financer de l’aide militaire), afin de prendre en charge le transport des troupes rwandaises au Mozambique et l’achat de matériels non létaux (tentes, véhicules, générateurs…).

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L’Europe avait dans le même mouvement financé à hauteur de 89 millions d’euros les forces armées mozambicaines, créé une mission de formation pour celles-ci et débloqué 15 millions d’euros pour la mission de la SADC.

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