Maïs et semis tournent au ralenti. Au 11 novembre, seuls 70 % des grains jaunes étaient récoltés sur le territoire français alors qu’en 2023, à la même date, la collecte était presque terminée, selon les données publiées par FranceAgriMer. Quant aux semis, ils ne sont pas finis. La pluie n’a pas cessé de bousculer les calendriers et de bloquer les sabliers.
Heureusement, depuis mi-octobre, les ondées se sont arrêtées et les agriculteurs tentent de mettre la surmultipliée quand les terres ne sont pas trop inondées. Les tracteurs s’activent donc encore dans les prés avant, peut-être, de battre le pavé. La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles a, en effet, sorti le clairon pour appeler à une grande mobilisation. Du lundi 18 au mardi 19 novembre : le rendez-vous est fixé. Le retour de la pluie, annoncé lundi sur une partie du pays, pourrait inciter à participer.
Sans attendre la fin de la moisson, le ministère de l’agriculture tente l’exercice délicat de la prévision. Il anticipe une production de maïs de 14,6 millions de tonnes, en progression de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale. Avec des rendements très différents selon les départements. Les maïs non irrigués auraient le plus profité de l’humidité. Et les régions du Centre et de l’Est seraient les mieux dotées. Une pluie d’épis de maïs.
Sécher le grain
Mais maïs abondant ne signifie pas pour autant rentrée d’argent. Méditons sur ce dicton de saison. « La tonne de maïs se négociait à 220 euros la tonne début octobre. Aujourd’hui, elle est à 208 euros. Son cours s’inscrit dans le sillage des autres céréales, en particulier du blé. Or les financiers vendent leurs actifs céréaliers et enclenchent un mouvement baissier », explique Arthur Portier, analyste du cabinet Argus Media France (ex-Agritel).
D’autant que ce prix de marché ne correspond pas vraiment à ce qui entrera in fine dans la poche de l’agriculteur. Quand le grain de maïs est mouillé, il faut le sécher. « Les frais de séchage peuvent atteindre 50 ou 60 euros la tonne. Cela grève la rentabilité de la culture », ajoute M. Portier. D’où l’intérêt de poireauter avant de récolter, en espérant des jours ensoleillés…