L’homme arrêté après la violente agression du maire de Villeneuve-de-Marc, en Isère, a reconnu lui avoir porté des coups avec de la « ferraille » tout en niant avoir voulu le tuer, a annoncé le procureur de Grenoble, Etienne Manteaux, dimanche 10 août.
Cet homme de 60 ans a déclaré aux enquêteurs avoir « pété un plomb » à cause d’un litige l’opposant au maire depuis l’effondrement du toit d’un bâtiment municipal sur un abri de jardin lui appartenant, a rapporté le magistrat lors d’une conférence de presse. Pendant sa garde à vue, il a reconnu avoir frappé le maire qui l’aurait « regardé avec un sourire sadique ». « Il y a eu une rupture dans mon esprit », a-t-il dit, tout en assurant avoir visé « l’omoplate » et n’avoir eu « aucune intention d’homicide ».
Gilles Dussault, le maire de Villeneuve-de-Marc, a été violemment agressé mercredi soir. Les faits se sont déroulés devant le domicile de l’élu, âgé de 63 ans. Le suspect, un administré du village, qui compte environ 1 200 habitants, a agressé le maire « avec une arme blanche », avait déclaré M. Manteaux dans un communiqué vendredi.
Hospitalisé dans un état critique avec des blessures au niveau de « l’aire cardiaque », l’édile est hors de danger et devrait sortir de l’hôpital dans les prochains jours, a précisé le procureur dimanche. Ses blessures lui ont valu une incapacité totale de travail (ITT) de quinze jours.
Le suspect arrêté vendredi
L’agresseur avait quitté les lieux avant de revenir avec son véhicule. « Il a alors tenté de percuter le maire et son fils venu lui porter secours, et fini sa course contre un mur, puis a pris la fuite à pied » après avoir porté des coups de poing au fils du maire qui tentait de l’intercepter, avait rapporté le parquet. Une enquête pour violences aggravées à l’encontre du fils du maire, hospitalisé à Vienne, a également été ouverte. L’homme arrêté a assuré être revenu en voiture sur les lieux pour voir ce qu’il avait fait et que le maire et son fils s’étaient « jetés » sous son véhicule, a également rapporté le procureur de Grenoble dimanche.
Devant les enquêteurs, il a déclaré que « c’était allé trop loin et vouloir indemniser le maire, mais il dit ça très vite et se victimise », a expliqué M. Manteaux. Il a répété « être victime d’une injustice », citant le conflit matériel de 2021 qui s’est « enkysté » faute de solutions. « Ce qui est saillant au travers des auditions du gardé à vue, c’est vraiment un vécu persécutif, une tendance à la réinterprétation de ce qu’il vit », a insisté le magistrat.
Le parquet a demandé sa mise en examen, notamment pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique » et a requis « compte tenu de la gravité des faits » son placement en détention provisoire.
Le suspect a été arrêté vendredi. Il « n’était pas armé » et « n’a opposé aucune résistance » lors de son interpellation sur la voie publique à 11 h 30 à Charantonnay, à 14 kilomètres des lieux de l’agression, puis a été placé en garde à vue, avait alors précisé le procureur de Grenoble.