L’affaire a suscité une crise majeure et inédite entre Alger et Bamako. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, un drone malien qui survolait la zone frontalière de Tin Zaouatine a été abattu par l’armée algérienne. Depuis cet incident, dont chaque camp renvoie la responsabilité sur l’autre, la tension n’a jamais été aussi forte entre les deux voisins, pourtant habitués aux escarmouches. En coulisses, loin des sables de leur frontière saharienne, un autre sujet crispe la relation : l’exil à Alger, depuis décembre 2023, de l’imam Mahmoud Dicko, considéré par beaucoup comme un des opposants les plus sérieux à la junte du général Assimi Goïta.
Ce religieux, figure phare et respectée au Mali, assume volontiers jouer un rôle politique. Populaire, il est aussi capable de soulever les foules. Le 14 février, l’annonce de son possible retour à Bamako avait fait trembler les militaires au pouvoir. La veille, une note du ministère de la sécurité l’accusait de s’être livré à des « activités subversives » en Algérie, ouvrant ainsi la voie à une possible interpellation à sa descente d’avion. Elle avait aussi sommé la police de prendre « toutes les mesures sécuritaires nécessaires pour empêcher tout regroupement » sur la voie publique dans la capitale.
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