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Histoires Web vendredi, avril 18
Bulletin

La revue des revues. Associer mode et littérature, c’est le pari fait par Magazine singulier dans son numéro un, au moment où le traditionnel Salon du livre de Paris, rebaptisé Festival du livre de Paris, retrouve, après plus de trente ans d’exil, le Grand Palais. Les clins d’œil aux livres sont légion dans cette revue au style soigné, tirée à « 350 exemplaires numérotés à la main » s’il vous plaît.

Les pages 2 et 3 sont un hommage à celles, célèbres, des albums de Tintin : tous les contributeurs y sont présentés dans des médaillons sur fond bleu clair et le sommaire prend la forme d’une rangée de bibliothèque, tandis que chaque article a droit à une couverture originale de livre, inspirée de célèbres collections littéraires. On reconnaît, par exemple, celle des poches 10/18, pour « Cachez ce trou que je ne saurai voir », de Priscille Atteleÿn. Cette doctorante a étudié la place des vêtements usagés dans la littérature, alors que la mode circulaire fait aujourd’hui florès parmi les jeunes générations. L’autrice conclut son article par une citation de Georg Wilhelm Friedrich Hegel : « Une chaussette trouée vaut mieux qu’une chaussette reprisée », extraite de Notes et fragments. Une façon pour le philosophe allemand de suggérer que son travail réside moins dans les raccommodements que dans l’ouverture de brèches.

Inconnue des proustiens, l’élégante baronne Olga de Meyer (1871-1931) est présentée par l’écrivain Jerome Kagan comme l’un des modèles ignorés jusqu’alors d’Odette de Crécy, l’héroïne d’Un amour de Swann. Au passage est étudiée la passion de Marcel Proust pour les femmes bien habillées.

Un historien du vêtement

Deux articles sont particulièrement éclairants sur les rapports contemporains entre mode et littérature. Jean Touitou, fondateur de la marque A.P.C., révèle sa dette à l’égard des écrivains des Editions de Minuit, Samuel Beckett, Alain Robbe-Grillet, etc. Mais il critique le rite de la rentrée littéraire : « C’est de la fast-fashion, trop de livres illisibles sont édités. Mon travail ne correspond pas à cela. »

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