« Ma recette est la meilleure de France », sur M6, un tour des régions à la bonne franquette

M6 – JEUDI 19 SEPTEMBRE À 18 H 30 – CONCOURS CULINAIRE

M6 n’en est pas à son premier concours culinaire au titre superlatif. On connaît « La Meilleure Boulangerie de France » (depuis 2013), ou « Le Meilleur Pâtissier » (depuis 2012). Mais, plus qu’à « Top Chef », autre programme emblématique de la chaîne, réservé aux professionnels, « Ma recette est la meilleure de France », lancé le 19 août, se rapporte à feu « Masterchef » (2010-2015 sur TF1/NT1, 2022 sur France 2), qui faisait concourir des cuisiniers amateurs. Ceux-ci, au nombre de six par émission, ont été sélectionnés dans sept régions : Sud-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Sud-Ouest, Grand-Est, Nord, Grand-Ouest et, pour finir, Ile-de-France. Ils affrontent un jury constitué de Cyril Lignac et du journaliste culinaire François-Régis Gaudry, auxquels se joint un chef étoilé représentant la région concernée.

Des deux candidats quotidiennement sélectionnés, un seul remporte l’épreuve « en duel » devant Gaudry et Stéphanie Le Quellec, jurée de « Top Chef » (dont elle a gagné la deuxième saison, en 2011). Un représentant régional parmi les six retenus au cours de la semaine est sélectionné pour la finale de « Ma recette est la meilleure de France », le 4 octobre.

Les candidats affichent une grande variété de profils, d’âges et de milieux sociaux. Certains ont des parents originaires d’Afrique du Nord : au-delà de la diversité ainsi affirmée, le métissage des goûts et des pratiques culinaires produit des merveilles, telle la « chorba de Mamina », d’Amina Aissaoui, un plat traditionnel algérien en version végétarienne et aux saveurs de la Drôme. Très remarqué, il sera de la finale.

Manque de culture culinaire

Cyril Lignac n’a pas volé son statut de « chef préféré des Français » (mais en 2024, Philippe Etchebest est devant lui au palmarès de ce classement IFOP pour Le Journal du Dimanche), à en juger par l’excitation des candidats à le rencontrer – des candidates surtout –, et de leur génitrice parfois (« Quand ma mère va me voir devant Cyril ! »). Mais les remarques de Lignac ne volent pas haut, et son obstination à se moquer de l’accent des autres – voire de certains prénoms, comme celui du candidat Juanito – est gênante. Et l’on est étonné par son manque de culture culinaire. Par chance, François-Régis Gaudry est là, qui rectifie ou apporte une information entre deux calembours, son péché mignon dans « Très Très Bon », sur Paris Première, même si le finaud critique gastronomique les adapte ici au niveau général.

Après avoir démarré à 708 000 téléspectateurs et 6,3 % de part d’audience le 19 août, le programme s’est tenu de 643 000 téléspectateurs et 5,5 % de part d’audience(le 29 août) à 997 000 téléspectateurs et 7,5 % de part d’audience (le 9 septembre), avant d’atteindre et de dépasser le million (1,03 million de téléspectateurs et 7,7 % de part d’audience le 11 septembre).

Pas de quoi susciter une déprogrammation, on l’espère (en mars 2014, M6 avait annulé « Mon bistrot préféré » après cinq numéros seulement, qui avaient pourtant fédéré en moyenne 730 000 téléspectateurs et quelque 7 % de part d’audience…). Pour notre part, on suit l’émission depuis son premier jour, sans ennui et passablement ébaubi par le talent de ces cuisiniers amateurs.