Augmentations régulières du prix du paquet, lieux sans tabac, introduction du paquet neutre et avertissement de nocivité, interdiction des arômes et additifs, remboursement des substituts nicotiniques, mois sans tabac… les dispositions de lutte contre le tabagisme se sont succédé depuis l’entrée en vigueur de la loi Veil, en 1976, et, quinze ans plus tard, de la loi Evin (1991). Le premier texte posait en principe l’autorisation de fumer dans les lieux publics, sauf là où cela est interdit. Le second ne visait plus seulement à protéger les fumeurs d’eux-mêmes, mais aussi à préserver leur entourage : la règle est devenue l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif.
Depuis ce dimanche 29 juin, un pas supplémentaire a été franchi. Un décret publié la veille au Journal officiel interdit la cigarette sur les plages, dans les parcs et les jardins publics, les équipements sportifs, les abribus et aux abords des établissements scolaires, bibliothèques, piscines, stades et installations sportives. Ces types de lieux s’ajoutent aux 7 200 endroits déjà concernés par des interdictions de fumer.
« Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », a déclaré Catherine Vautrin, la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, dans le quotidien Ouest-France, jeudi 29 mai, en amont de la Journée mondiale sans tabac (le 31 mai), plaidant que la liberté de fumer « s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur ». La mesure s’inscrit dans le Programme national de lutte contre le tabac 2023-2027 de son prédécesseur, Aurélien Rousseau, avec un objectif de taille : parvenir à une « génération sans tabac » d’ici à 2032.
Niveau historiquement bas
Aujourd’hui, c’est une certitude, appuyée par un discours clairement assumé depuis des années, aucun seuil de consommation de tabac n’est sans risque. Le tabac tue chaque année 75 000 personnes en France, et son coût social est estimé à 156 milliards d’euros par an.
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