La prestigieuse université américaine Columbia a annoncé, mardi 6 mai, le licenciement d’environ 180 personnes après la suppression massive d’aides fédérales de l’administration de Donald Trump. Grand soutien d’Israël, le président américain accuse d’antisémitisme des universités de renom comme Columbia ou Harvard, pour avoir laissé prospérer sur leurs campus les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza ou, plus généralement, d’être des foyers de contestation progressiste.
Le gouvernement a supprimé début mars 400 millions de dollars (352 millions d’euros environ) de fonds fédéraux, dont 250 millions dans le domaine de la santé, à l’université Columbia de New York, qui a lancé ces dernières semaines des réformes drastiques demandées par l’administration pour tenter de récupérer ces fonds.
Mardi, la direction de l’université a déclaré dans un long communiqué avoir eu à faire des « choix difficiles » afin de « préserver » ses « capacités de recherche ».
De nouveaux « risques »
« Malheureusement, aujourd’hui, près de 180 de nos collègues qui travaillaient, entièrement ou en partie, sur des projets de recherche qui bénéficiaient de ces fonds fédéraux supprimés, recevront un avis de non-renouvellement ou de licenciement », a fait savoir l’université. « Cela représente environ 20 % des personnes qui travaillaient sur les projets de recherche » affectés par les coupes de l’administration Trump, a ajouté la direction de Columbia qui n’a pas dévoilé l’identité des chercheurs et des projets de recherche touchés par ces mesures.
Elle dit se préparer à de nouveaux « risques » quant à la « continuation » des projets de recherche actuels et l’obtention de nouveaux fonds fédéraux.
Columbia a dit mettre en place un programme de « stabilisation » en vertu duquel certains chercheurs pourront obtenir des « bourses en interne » pour soutenir leur recherche « pour une période limitée », tandis que l’établissement « poursuit ses efforts pour rétablir ses partenariats » avec des agences fédérales finançant la recherche.
Harvard en plein bras de fer
Les revenus de Columbia, établissement privé de la prestigieuse et sélective Ivy League, s’élevaient en 2024 à 6,6 milliards de dollars américains, dont 1,3 milliard en « aides gouvernementales », selon son site Internet.
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Autre université de la Ivy League, Harvard, en plein bras de fer avec le président, va se voir complètement privée de financement fédéral, a assuré, lundi, la ministre de l’éducation américaine, Linda McMahon.
Depuis cette campagne du gouvernement Trump, la France et l’Union européenne cherchent à attirer les chercheurs et scientifiques étrangers, particulièrement ceux menacés aux Etats-Unis.