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La Commission européenne a annoncé, vendredi 17 janvier, de nouvelles mesures techniques dans l’enquête contre le réseau social X, soupçonné de répandre de fausses informations et de manipuler le débat public en Europe, après de nouvelles provocations d’Elon Musk.

« Aujourd’hui [vendredi], nous prenons de nouvelles mesures pour faire la lumière sur la conformité des systèmes de recommandation de X » avec la législation sur les services numériques (DSA), a annoncé la commissaire européenne à la souveraineté technologique, Henna Virkkunen. « Nous sommes déterminés à faire en sorte que toutes les plateformes opérant dans l’UE respectent notre législation, qui vise à rendre l’environnement en ligne équitable, sûr et démocratique pour tous les citoyens européens », a-t-elle. Bruxelles est sous la pression d’eurodéputés et d’Etats membres pour agir fermement, alors que le patron de X est soupçonné de manipuler ses algorithmes pour soutenir l’extrême droite en Europe.

La Commission européenne avait ouvert, le 18 décembre 2023, une « enquête formelle » visant le réseau social X pour des manquements présumés aux règles européennes en matière de modération des contenus et de transparence.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’enquête contre X, un test de crédibilité majeur pour le règlement européen des réseaux sociaux

« Ordonnance de conservation »

Les nouvelles mesures européennes sont « indépendantes » des récentes prises de position d’Elon Musk en faveur de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti d’extrême droite allemand, qui relèvent de la liberté d’expression, selon Bruxelles.

La Commission a demandé, vendredi, au réseau social américain de fournir avant le 15 février « une documentation interne sur ses systèmes de recommandation et sur toute modification récente apportée à ceux-ci ».

De plus, elle a annoncé une « ordonnance de conservation » qui contraint la plateforme à « préserver les documents internes et les informations concernant les changements futurs dans la conception et le fonctionnement de ses algorithmes de recommandation, pour la période allant du 17 janvier 2025 au 31 décembre 2025 », sauf si l’enquête en cours de la Commission est conclue avant cette date.

Enfin, la Commission a émis une « demande d’accès à certaines API commerciales de X », des interfaces techniques permettant un accès direct aux contenus pour vérifier la modération des contenus et la viralité des comptes.

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« Ces mesures permettront aux services de la Commission de prendre en compte tous les faits pertinents dans l’évaluation complexe des risques systémiques » de la plateforme et de la façon dont elle les atténue, a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué.

Un danger pour la démocratie en Europe, selon Scholz

De son côté, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a accusé, vendredi, le milliardaire américain Elon Musk, proche de Donald Trump, de menacer la démocratie en Europe. « Il soutient l’extrême droite partout en Europe, en Grande-Bretagne, en Allemagne et dans de nombreux pays. C’est inacceptable et cela met en danger le développement démocratique de l’Europe », a dit le social-démocrate Olaf Scholz, au cours d’une conférence de presse avec son homologue suédois, Ulf Kristersson.

Le patron de Tesla et PDG de SpaceX a, ces dernières semaines, multiplié les déclarations de soutien au parti allemand d’extrême droite AfD en vue des élections législatives du 23 février en Allemagne. Les sondages créditent cette formation de la seconde place avec au moins 20 % des suffrages, derrière les conservateurs actuellement dans l’opposition.

Jeudi 9 janvier, Elon Musk avait organisé un débat en direct avec la candidate à la chancellerie de l’AfD, Alice Weidel, sur sa plateforme X. L’homme le plus riche du monde a aussi réclamé la libération de l’activiste d’extrême droite britannique Tommy Robinson et soutient le parti anti-immigration Reform UK. Elon Musk a rencontré le premier ministre hongrois, Viktor Orban, figure incontournable de la droite radicale, lorsque ce dernier a rendu visite à Donald Trump en Floride début décembre.

Lire aussi | L’Union européenne doit tenir tête à Elon Musk et Mark Zuckerberg

Le Monde avec AFP

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