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A moins de 100 jours des élections, les Verts allemands se prennent à rêver d’une coalition qu’ils formeraient avec les conservateurs de la CDU, actuellement favorite des sondages pour le scrutin anticipé de février prochain. Cette hypothèse nourrissait toutes les conversations dans les allées du congrès du parti à Wiesbaden, samedi 16 et dimanche 17 novembre. Celui-ci se réunissait pour introniser Robert Habeck, actuel vice-chancelier et ministre de l’économie et du climat âgé de 55 ans, comme candidat officiel.

Les élections législatives doivent se tenir le 23 février 2025 en Allemagne, soit six mois avant la date prévue, après que le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, a fait éclater le 6 novembre dernier sa coalition tripartite au pouvoir depuis 2021, en limogeant son ministre des finances, le libéral Christian Lindner. Ce calendrier raccourci impose aux partis une campagne accélérée, les poussant à déjà échafauder des scénarios d’alliances en vue de gouverner, alors même qu’aucun n’a encore formellement arrêté son programme de campagne.

Les conservateurs de la CDU, et leur candidat Friedrich Merz, étant en tête des intentions de vote avec 30 à 32 % des voix, toutes les hypothèses sont envisagées pour la coalition qui s’installera au pouvoir à Berlin dans trois mois – à l’exception d’une alliance avec l’extrême droite, pourtant deuxième parti du pays dans les sondages. Les sociaux-démocrates du SPD récoltent ces jours-ci 15 à 16 % des intentions de vote, contre 10 à 12 % pour les Verts, un écart relativement faible qui donne des ailes à ces derniers. Une coalition alliant les conservateurs et les sociaux-démocrates conduirait « au statu quo » et à « l’immobilisme », a fait valoir Robert Habeck dimanche, lors de son discours de candidature, estimant que c’est à ce type de configuration que le pays doit par exemple sa dépendance au gaz russe, un choix qui remonte aux coalitions CDU-SPD des années Merkel.

Une ligne réformiste

Les Verts affirment avoir profité de l’éclatement de la coalition sortante, revendiquant 11 000 nouveaux adhérents en une semaine, et plus de 700 000 euros de micro-dons, un montant record selon les responsables du parti. « Il faut que les Verts gagnent encore quelques points et ils pourront devenir un partenaire de coalition pour la CDU, explique Wolf Christian Bleek, médecin pneumologue et délégué bavarois. Une coalition à trois, on a vu que ça ne marchait pas. Le problème, c’est que Merz n’est pas sympa… »

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