Sergueï Tsikhanovski, mari de la figure de l’opposition biélorusse Svetlana Tsikhanovskaïa, a été libéré de prison avec 13 autres prisonniers politiques, a annoncé l’ONG Viasna, samedi 21 juin. « Sergueï Tsikhanovski a été gracié. Treize autres personnes ont également été libérées », a écrit Viasna dans un message sur Telegram.
L’opposante Svetlana Tsikhanovskaïa a, elle, publié une vidéo la montrant serrer longuement dans ses bras un homme au crâne rasé qui l’embrasse dans le cou. Elle a ensuite diffusé un message, sur X, en remerciant notamment le président américain Donald Trump et « nos alliés européens » pour « tous leurs efforts ». « Mon mari Sergueï est libre ! C’est difficile de décrire la joie dans mon cœur », a-t-elle écrit. « Nous n’en avons pas terminé. 1 150 prisonniers politiques restent derrière les barreaux. Ils doivent être tous libérés », a-t-elle ajouté.
Sergueï Tsikhanovski, 46 ans, avait été arrêté en mai 2020 peu avant l’élection présidentielle d’août marquée par des manifestations d’opposition historiques, suivies d’une grande vague de répression ordonnée par le président Alexandre Loukachenko. Blogueur, il animait une populaire chaîne YouTube et voulait défier Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, lors de cette présidentielle.
Visage très émacié
Après son incarcération, son épouse Svetlana Tsikhanovskaïa avait repris son flambeau et mobilisé les foules lors de sa campagne électorale. Mais Alexandre Loukachenko avait remporté le scrutin, avec officiellement 80 % des voix. Des dizaines de milliers de personnes avaient ensuite manifesté, pendant des semaines, contre sa réélection, dénonçant des fraudes massives.
Les autorités ont écrasé le mouvement en procédant à des milliers d’arrestations et à des tortures en détention, et des centaines de lourdes peines de prison avaient été prononcées.
Pour sa part, Svetlana Tsikhanovskaïa avait été contrainte à l’exil, sous pression des autorités. Sergueï Tsikhanovksi avait, lui, été condamné en 2021 à dix-huit ans de prison pour « organisation d’émeutes » et « incitation à la haine », puis à dix-huit mois supplémentaires pour « insubordination ». Il était détenu dans des conditions très strictes et n’avait droit qu’à très peu de contacts avec le monde extérieur. En mars 2024, son épouse avait dit n’avoir aucune de ses nouvelles depuis plus d’un an.
L’ONG Viasna a publié des images après sa libération le montrant le visage très émacié en comparaison avec la période précédant son emprisonnement.