Pendant la campagne pour les élections législatives allemandes, le candidat chrétien-démocrate à la chancellerie, Friedrich Merz, avait tenu des propos sans ambiguïté. « Il doit être à nouveau très clair que l’Allemagne n’est pas dans un entre-deux, mais qu’elle se tient très clairement aux côtés d’Israël », avait-il averti lors d’un discours à la Fondation Körber, le 23 janvier, promettant de « mettre fin à cet embargo plus ou moins en vigueur contre les exportations d’armes à Israël » et jugeant « inconcevable » d’empêcher « un premier ministre d’Israël de se rendre en Allemagne ou ailleurs en Europe parce qu’il risque d’y être arrêté ». S’il devait devenir chancelier, l’Allemagne aurait « à nouveau une raison d’Etat », avait-il assuré, une allusion à la doctrine prévalant à Berlin, selon laquelle la protection d’Israël répond à un impératif de « raison d’Etat ».
Cette attitude, en ligne avec la position traditionnelle de l’Allemagne vis-à-vis d’Israël du fait de sa responsabilité dans la Shoah, se retrouve dans le contrat de coalition conclu avec les sociaux-démocrates du Parti social-démocrate (SPD). « Le droit d’existence et la sécurité d’Israël font et feront toujours partie de la raison d’Etat allemande », rappelle ainsi le texte signé par les deux partis, le 3 mai, reprenant le concept posé par Angela Merkel de « Staatsräson », tout en plaidant pour une solution à deux Etats – un ajout exigé par le SPD dans les négociations.
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