« Joie », « fierté », « envie », « audace », « rêve »… Mardi 4 mars, à la Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris, ces mots n’ont cessé de rebondir dans les discours des maires, des préfets, des architectes, des paysagistes, des bailleurs sociaux qui se sont succédé au micro. Dans la somptueuse salle voûtée qui fut, à l’époque où la Cinémathèque française occupait les lieux, un temple du cinéma, on célébrait le lancement de l’opération « Quartiers de demain » : une consultation internationale visant à associer de grands architectes à la transformation de « quartiers prioritaires de la politique de la ville ». L’euphorie était palpable.
L’intervention retransmise en vidéo du président de la République a donné le ton. Après s’être excusé de n’avoir pas pu être présent (« J’ai été retenu par l’actualité internationale »), il a rappelé les circonstances dans lesquelles il a annoncé ces « dix projets d’architecture contemporaine dans dix quartiers “politique de la ville” ». C’était en juin 2023, dans la cité de la Busserine, à Marseille. Le lendemain, le jeune Nahel périssait sous les balles d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre et les banlieues prenaient feu mais cela, Emmanuel Macron ne l’a pas rappelé. Il a insisté, en revanche, sur le fait que la politique de la ville entrait dans une « nouvelle étape », qu’il importait désormais de « valoriser l’existant et d’arrêter la démolition systématique ». Ces dix projets, a-t-il conclu, seront des « laboratoires de la fabrique de la ville de demain ».
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