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Faisant face à un manque à gagner de près de 600 millions de dollars en 2025, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a « pas d’autre choix » que de réduire d’un cinquième son budget à la suite de la décision des États-Unis, son principal contributeur, de se retirer, et doit désormais réduire ses missions et son personnel, a déclaré son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un courriel interne consulté par l’Agence France-Presse (AFP), samedi 29 mars.

En plus de déclencher le retrait de son pays après son entrée à la Maison Blanche en janvier, le président des Etats-Unis, Donald Trump, a décidé de geler pratiquement toute l’aide étrangère américaine, y compris d’importants programmes visant à améliorer la santé dans le monde.

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Les Etats-Unis avaient déjà entamé les démarches pour quitter l’OMS lors du premier mandat de M. Trump, en 2020. Celui-ci a justifié sa décision en janvier par l’écart des contributions financières américaines et chinoises, accusant l’organisation d’« arnaquer » son pays. En conséquence, M. Tedros avait déjà prévenu, fin janvier, que l’OMS allait prendre des mesures d’économie.

Washington était de loin le plus grand contributeur au budget de l’OMS : sur le dernier cycle budgétaire de deux ans, pour 2022-2023, les Etats-Unis ont apporté 16,3 % des 7,89 milliards de dollars de budget total de l’organisation. « Des réductions drastiques de l’aide publique au développement par les États-Unis et d’autres pays causent d’énormes perturbations pour des pays, des ONG et des agences des Nations Unies, y compris l’OMS », a souligné M. Tedros dans son courriel.

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« Les perspectives de l’aide au développement se sont détériorées »

Avant-même le début du processus de retrait américain, l’OMS était déjà confrontée à des contraintes financières, et avait commencé voici plus de neuf mois à travailler sur des mesures pour améliorer son efficacité, remarque aussi son dirigeant.

Mais « l’annonce des Etats-Unis, combinée à des réductions récentes de l’aide publique au développement de certains pays pour financer une augmentation des dépenses de défense, a rendu notre situation beaucoup plus critique », a encore expliqué M. Tedros. « Bien que nous ayons réalisé des économies de coûts substantielles, les conditions économiques et géopolitiques actuelles rendent la mobilisation des ressources particulièrement difficile », écrit-il.

En février, le conseil exécutif de l’OMS avait réduit le budget proposé pour 2026-2027 de 5,3 à 4,9 milliards de dollars. « Depuis lors, les perspectives de l’aide au développement se sont détériorées », a rappelé M. Tedros. Et « nous avons donc proposé aux Etats membres un budget encore réduit de 4,2 milliards de dollars, soit une baisse de 21 % par rapport au budget initialement proposé ». La majorité du financement américain provenait de contributions volontaires pour des projets spécifiques, plutôt que d’une participation fixe.

« Malgré tous nos efforts, nous en sommes maintenant au point où nous n’avons d’autre choix que de réduire le périmètre de notre travail et de notre personnel », conclut M. Tedros. Et de préciser : « Ces mesures s’appliqueront d’abord au niveau du siège, en commençant par les hauts dirigeants, mais affecteront tous les niveaux et toutes les régions. »

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Le Monde avec AFP

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