Loïs Boisson n’a pu contenir ses larmes, jeudi 5 juin, à l’issue de sa défaite (1-6, 2-6) face à Coco Gauff, la tête de série numéro deux, en demi-finales des Internationaux de France de tennis. Qu’importe son incroyable parcours, celle qui n’était que 361e mondiale au début du tournoi visait encore plus haut. « Mon rêve, c’est de gagner Roland-Garros », lançait-elle ainsi, quelques jours plus tôt, au sortir de sa victoire face à la numéro 6 mondiale, Mirra Andreeva (7-6, 6-3), synonyme de présence dans le dernier carré.
Il y a quinze jours à peine, peu d’observateurs auraient misé sur sa présence en deuxième semaine du Grand Chelem parisien. La Dijonnaise de 22 ans n’avait même jamais foulé la terre battue parisienne : l’an dernier, elle avait dû déclarer forfait à cause d’une rupture des ligaments croisés du genou. Mais Loïs Boisson, bénéficiaire d’une invitation de la Fédération française, a vaincu tour à tour les adversaires qui se dressaient devant elle. Et avec la manière.
L’Américaine Jessica Pegula (tête de série no 3) comme Mirra Andreeva ont subi ses coups droits ravageurs. Elles ont surtout buté sur une joueuse d’une solidité mentale impressionnante. Lors de son quart de finale, Loïs Boisson était menée 0-3 dans le deuxième set face à la jeune native de Sibérie. La suite est désormais connue : la Française a renversé la situation, fait imploser son adversaire et remporté ce duel, poussée par le public du Philippe-Chatrier, le court central de Roland-Garros.
Une entrée dans le Top 100
Pour sa demi-finale face à Coco Gauff, lauréate de l’US Open 2023, Loïs Boisson a dû patienter un peu avant d’obtenir le soutien des tribunes du même Philippe-Chatrier, ces dernières étant tristement clairsemées au moment des premières balles. Comme une allégorie de son début de partie, où elle a été breakée dès le premier jeu. La Française n’aura toutefois jamais réussi à prendre l’ascendant sur sa rivale. Même lorsqu’elle prenait le service de l’Américaine dans le deuxième set et qu’un timide espoir renaissait, elle laissait filer son avantage au jeu suivant.
Il faut dire que Coco Gauff a été impressionnante de régularité pour se rendre la tâche facile, robuste défensivement mais aussi capable d’être agressive pour écourter les échanges, la native d’Atlanta a rendu une copie presque parfaite en une heure et neuf minutes sur le court. Coco Gauff a tenu son rang et confirmé son statut, pour s’offrir, samedi, une finale de prestige face à la numéro un mondial, la Biélorusse Aryna Sabalenka. Sa deuxième finale porte d’Auteuil après celle, malheureuse de 2022, contre la Polonaise Iga Swiatek.
Si le joli parcours de Loïs Boisson s’est arrêté brutalement si près du Graal, la Française peut toutefois continuer à rêver. Dès lundi, sa fabuleuse épopée sur l’ocre parisienne se traduira par une ascension dans le classement féminin : de la 361e place, elle devrait se hisser à la 65e et devenir la Tricolore la mieux classée. Une maigre, mais belle récompense pour celle qui aura fait vibrer le public de Roland-Garros.